Les élections initialement prévues pour décembre vont être reportées de deux ans. Le président Salva Kiir, son premier vice-président, Riek Machar, ainsi que les autres partis politiques signataires de l'accord de paix de 2018 se sont entendus sur une prolongation de 24 mois de la période de transition. Une guerre civile avait éclaté dans le pays en 2013, seulement deux ans après son indépendance en 2011.
La mise en œuvre de l'accord de 2018 est extrêmement laborieuse et des clauses essentielles à la tenue d'élections n'ont toujours pas été appliquées. Mais les réactions de l'opinion à cette extension sont mitigées.
" Nous ne voulons pas vous précipiter vers une élection qui vous replongera dans la guerre " : c'est ainsi que Salva Kiir, s'exprimant ce jeudi 4 août au nom de tous les signataires de l'accord de paix au Soudan du Sud, a justifié le report des élections de deux années. Et ce, afin de mettre en œuvre certaines tâches essentielles, comme la réalisation d'un recensement de la population ou encore la rédaction de la Constitution permanente du pays.
La formation et le déploiement des forces de la nouvelle armée unifiée est un autre point-clé de l'accord n'ayant toujours pas été mis en œuvre.
Des sondages conduits par l'organisation de la société civile CEPO montrent le soutien d'une majorité des Sud-Soudanais à un report, afin que des élections crédibles puissent avoir lieu.
Mais sur les réseaux sociaux, les condamnations pleuvent. " Cette prolongation est le fruit d'un manque de volonté politique " écrit un internaute. Beaucoup craignent l'absence de progrès concret, une fois le report adopté.
Les ambassadeurs de Norvège, des Etats-Unis et de Grande-Bretagne ont critiqué le manque d'inclusivité des consultations. Dans une lettre à Salva Kiir, ils demandent en outre, " des mesures permettant cette fois de progresser clairement ".