Afrique: Renaissance africaine - Des Panafricains célèbrent l'an africain 6259

La section sénégalaise de l'Afrocentricité internationale (AI) a célébré hier, mercredi 3 août, l'an africain 6259. Tenue l'Institut panafricain de Stratégies de Dakar, la cérémonie a été marquée, entre autres, par une séance de libation à l'endroit des mânes des ancêtres africains et une présentation de livres consacrés au panafricanisme en vente.

La Renaissance culturelle africaine entre en résistance face à l'aliénation culturelle. La section sénégalaise de l'Afrocentricité internationale (AI) a célébré hier, mercredi 3 août, l'an africain 6259. Organisée l'Institut panafricain de Stratégies de Dakar, la cérémonie a été marquée, entre autres, par une séance de libation à l'endroit des mânes des ancêtres africains, une présentation de livres consacrés au panafricanisme en vente et une conférence. "Les Africains ne sont pas bien informés de cette fête et de son importance parce qu'on leur a masqué une partie de leur histoire et on a empêché le développement des idées de Cheikh Anta Diop. Si on les avait diffusées dans nos langues nationales, même les paysans et les citoyens urbains comprendraient que l'histoire de l'Afrique n'a pas commencé avec Noël ou l'Hégire islamique", a fait savoir Cheikh Tidiane Gadio, ancien ministre des Affaires étrangères, par ailleurs président de l'Institut panafricain de Stratégies.

%

"Les Africains avaient conscience de l'existence de Dieu et avaient des valeurs morales avant l'avènement des religions abrahamiques", ajoute-t-il. Cependant, il estime que les Africains ont perdu leurs repères parce que victimes d'un "génocide culturel". Selon M. Gadio, l'Afrique est le "berceau de l'humanité" et que "Akhenaton était un des le premiers Pharaons à promouvoir le monothéisme" dans l'histoire. Le président de l'Institut panafricain de Stratégies de renseigner que la célébration du nouvel an africain s'inscrit dans une logique de bataille d'"identité" dans le cadre de la "Renaissance africaine". "Le 3 août représente pour Afrocentricité Internationale le nouvel an Kamit (Ndlr : signifie Noir en égytien ancien). C'est pourquoi nous nous sommes réunis ici non seulement pour fêter le nouvel an, mais aussi pour échanger avec des frères et sœurs qui ne comprennent pas l'idéologie afrocentrique", précise, pour sa part Aza Saly, Shenuti (Ndlr : coordonnatrice en égytien ancien) de la section sénégalaise d'Afrocentricité internationale. Selon elle, cette fête africaine n'est pas encore considérée à sa juste valeur.

"La fête du nouvel an du calendrier africain peine à susciter l'engouement des Africains, comme le font les autres fêtes d'origine étrangère, parce qu'ils ( Ndlr : les Africains) ne savent pas en raison de leur ignorance. Mais cela s'explique surtout par le fait qu'ils ont épousé des religions dites révélées ou abrahamiques qui sont dominantes aujourd'hui chez nous. Du coup, on ne peut pas connaître les fêtes à nous. Déjà, preuve en est qu'on entend même parfois, des Africains qui se demandent si les Noirs ont leurs propres dates", regrette Aza Saly.

"D'où l'importance de tenir ce type de rencontre pour vulgariser et de dire aux gens de revenir à nos sources. C'est une question de Renaissance et ravivement des valeurs africaines intrinsèques", plaide Aza Saly.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.