Afrique: Le continent s'engage à demander des réparations pour l'esclavage

Le président ghanéen Nana Akufo-Addo du Ghana.

Depuis les années des indépendances sur le continent africain, la question des réparations qui aurait due suivre l'abolition de l'esclavage ne cesse de s'inviter dans les discussions, mais sans avancée considérable.

Si dans le passé, le sujet des réparations a souvent divisé, certaines personnalités sur le continent africain, notamment le président ghanéen, Nana Akufo-Addo, y tiennent toujours.

"Aucune somme d'argent ne peut réparer les dommages causés par la traite transatlantique des esclaves et ses conséquences. Mais il est néanmoins temps de relancer et d'intensifier les discussions sur les réparations pour l'Afrique", a martelé le président ghanéen lors du mini-sommet d'Accra.

Quelle stratégie pour obtenir réparation?

Dans la salle, Campbell Horace, spécialiste en justice internationale, réitère : "Notre premier défi est d'établir un guide conceptuel sur les droits et les principes de la réparation. Sans ce guide, nous restons au niveau symbolique qui ne nous apporte rien".

Il dit ceci en proposant une stratégie à adopter pour que la demande de réparation ait une chance d'aboutir

Les chances d'aboutissement de la demande

La question de la restitution d'œuvres d'art est un autre exemple qui donne toutefois espoir à John Ikubaje, expert en sciences politiques et relations internationales : "La réparation a été l'une des priorités et vous savez que ce qui se passe sur le continent ces derniers temps, en termes de restitution d'objets, n'est pas sans lien avec les déclarations de l'Union africaine concernant les thèmes de l'année. Ce sont donc des développements sur lesquels l'Union africaine travaille et continuera à travailler".

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Mais les chances d'obtenir des réparations pour l'esclavage sur le continent semblent faibles. Toutefois pour certains, l'espoir est permis. Par exemple, recemment. l'Allemagne a reconnu officiellement le génocide qu'elle a commis en Namibie lors de la colonisation.

Berlin s'est engagé à verser à la Namibie plus d'un milliard d'euros aux descendants des familles des Hereros et des Namas qui ont été massacrés au début du XXe siècle. Mais cette somme sera versée au titre d'aide au développement exceptionnelle et non pas comme une réparation des crimes commis. Du point de vue juridique, la différence est importante.

On dénombre plus de 12 millions d'Africains qui ont été réduits à l'esclavage entre le XVè et le XVIIè siècle. Les estimations tournent à environ 1,4 de personnes mortes suite à des travaux forcés dans les colonies européennes sur le continent américain.

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