Afrique: San Pedro - Quand un journal se vend au double du prix normal

A San Pedro, ville du Sud-Ouest de la Côte d'Ivoire, dans le district du Bas-Sassandra, les citoyens sont confrontés à un souci d'approvisionnement des journaux nationaux. C'est-à-dire, les quotidiens, hebdomadaires, mensuels et les magazines. C'est le constat fait après une plainte d'un Colonel des Eaux et forêts qui, lors de la visite de travail du ministre Tchagba Laurent, voulait se procurer des journaux sur le site de la rencontre à Sophia Hôtel.

Pourtant, dans cette zone, et d'ailleurs dans toute la ville de San Pedro, il n'y a aucun autre lieu de vente à part la librairie de France. Une situation qui embarrasse les populations. Certaines personnes qui résident à des Km de la cité, lieu d'implantation de la librairie de France, doivent dépenser une petite fortune pour ne serait-ce qu'avoir un journal de 300 FCfa.

" Non seulement, nous n'avons pas souvent les journaux le même jour, en plus, pour nous qui habitons loin de la cité, nous devrons dépenser entre 700 FCfa et 1100 FCfa pour avoir un journal ", a expliqué Colonel S.M.

C'est le même cas pour Nemlin Maxim rencontré à la librairie de France pour s'acheter un journal. Il dit être venu du quartier Soleil. Pour arriver à la librairie, il paie double tarif. C'est-à-dire de son quartier à la cité, il débourse 400 FCfa. Donc en aller et retour en plus du coût du journal 300 FCfa, il dépense 1100 FCfa. Ce qu'il trouve trop excessif pour avoir un journal.

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" Je ne sais pas pourquoi il n'y a pas d'autres vendeurs de journaux à San Pedro à part la librairie de France. Nous sommes confrontés à un véritable problème. J'ignore si c'est la librairie qui en a décidé ainsi ou si des personnes ont essayé et que cela n'a pas marché ", s'interroge-t-il.

Il sera rejoint dans son inquiétude par dame Sophie Koffi, employée dans une grande surface de la ville, qui a été envoyée par son patron. Elle doit lui ramener quelques numéros de journaux. Un exercice qu'elle fait tous les jours ouvrables en parcourant à pied, en une bonne dizaine de minutes la distance qui sépare son lieu de travail de la librairie.

" Si on pouvait avoir un vendeur auprès de nous, cela nous arrangerait. Malheureusement ce n'est pas le cas. Depuis plus de 5 ans que je suis dans cette ville, je n'ai jamais vu un autre vendeur. Même pas dans les rues comme on le voit à Abidjan ", a-t-elle déploré.

Cet état de fait concourt à la mévente des journaux

" Avec cela, on dit que les journaux papiers ne se vendent plus. Les chiffres baissent tous les mois. Comment cela ne va pas arriver, si dans les villes de l'intérieur, les populations n'arrivent pas à avoir les journaux. Ici (San Pedro), nous avons au moins une librairie qui en vend. Par contre, il y a des villes qui ne disposent pas de librairie. Et si elles en disposent, les journaux peuvent mettre des jours avant d'arriver dans ces localités. Tout ceci met à mal la survie des quotidiens ", déplore M.A, correspondant d'un quotidien ivoirien à San Pedro. Et d'ajouter que c'est pourquoi, les réseaux sociaux sont devenus les sources d'informations des gens de l'intérieur. Un risque de désinformation car, selon lui, ce n'est pas tout ce qui est publié sur ces réseaux qui est vrai.

Mieux vaut avoir les digitaux des différents quotidiens

Pour avoir l'information à portée de main, le correspondant M. A suggère que les patrons de presse mettent en place des stratégies marketings pour rapprocher les populations des villes de l'intérieur de l'information. Cela par la proposition du digital des quotidiens.

" J'ai appris que Fraternité Matin dispose d'un service digital. C'est-à-dire le journal du jour à partir de minuit sur le mobile. Donc les abonnés à ce service ont le journal à portée de main et sont épargnés des supplices du journal papier ", a-t-il proposé.

Avant de lancer un appel aux différents patrons de presse à faire en sorte que les villes de l'intérieur soient alimentées ou trouvent des mécanismes pour les approvisionner ou alors proposer le digital de chaque organe de presse afin que ces populations aient accès à l'information.

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