Ile Maurice: Cryptomonnaie - des centaines de plaintes enregistrées pour les arnaques financières

L'avènement de la cryptomonnaie anciennement connue comme la Bitcoin a connu une ascension fulgurante dans la vie des investisseurs. Toutefois, cette nouvelle manne a vu apparaître des arnaques à la cryptomonnaie. L'express a contacté des victimes, qui ne veulent pas témoigner pour diverses raisons. Mais nous avons pu avoir des éléments sur la mensonges utilisée par des arnaqueurs pour soutirer de l'argent aux victimes.

Le modus operandi est multiple pour attirer les victimes en faisant croire à l'appât du gain. Le plus commun ce sont les plans d'investissement de la Bitcoin. Les agents tentent de recruter les investisseurs à travers les réseaux sociaux, soit Instagram, Twitter, WhatsApp et Facebook.

Pour attirer les investisseurs, ces arnaqueurs vont montrer des licences d'opération de ces fonds d'investissement en cryptomonnaie. Les licences sont issues des États-Unis et ailleurs. Sauf que les clients attirés par le retour sur investissement vont suivre les instructions pour envoyer de l'argent à cet intermédiaire. Les montants sont souvent en dollars et vont transiter à travers un intermédiaire local.

Selon une source proche d'une victime, cette dernière a transféré quelques milliers de dollars à travers un compte bancaire domicilié à Maurice et détenu par un Mauricien. Par la suite cet argent va vers un compte à l'étranger. Cet intermédiaire local peut être aussi une victime pensant être un maillon de la chaîne ou simplement vouloir gagner quelque chose aussi, indique-t-on dans le milieu.

%

Par la suite, le client qui a investi aura ses identifiants pour entrer sur une plateforme non accréditée où ce dernier verra son compte crédité. Mais lorsque le client voudra retirer ses gains, les agents qui l'ont contacté vont demander de payer davantage pour pouvoir retirer de l'argent. Dans certains cas, les plateformes vont disparaître et l'argent avec.

Les "Initial Coin Offering"

Au niveau des postes de police, ils reçoivent des centaines de victimes qui ont perdu des centaines de dollars voire des milliers à travers ces plateformes d'arnaques. Les cas les plus récurrents, c'est de donner de l'argent pour avoir des cryptomonnaies en retour dans les Initial Coin Offering (ICO). Mais aussi les plans d'investissement pyramidal ou même le trading de devises étrangères. Autant d'arnaques qui donnent une mauvaise image à la cryptomonnaie légale.

Selon une source dans la sphère de la cryptomonnaie, les policiers vont s'enquérir auprès de la Financial Service Commission (FSC) si la compagnie en question a une licence d'opération. La plupart du temps c'est une compagnie fictive et la FSC émet des alertes aux arnaques régulièrement. Mais jusqu'ici avoir un remboursement ou même tracer ces arnaqueurs requiert beaucoup d'efforts. Faute de moyens, les affaires policières s'entassent sans résultats.

Benito Elisa, CEO de Wakanda 4.0, une startup dans la blockchain et la cryptomonnaie, souligne que les Mauriciens doivent voir les red flags avant d'investir dans de la cryptomonnaie. "En fait il y a des plateformes d'échanges internationaux qui existent sans intermédiaire. Si on vous sollicite, c'est qu'on veut avoir quelque chose de vous. Les Mauriciens doivent vérifier d'abord si la plateforme a une licence dans le pays où il dit détenir un tel document. Il faut aussi voir les numéros de contact sur WhatsApp qui ne sont pas de ces pays prétendus. Dans un cas, une personne n'a pas vérifié que le numéro est celui du Nigeria. Les Mauriciens doivent faire attention, car ceux qui investissent dans la cryptomonnaie peuvent le faire sans intermédiaire. Si l'on vous sollicite, il faut flairer l'arnaque et s'informer avant d'investir de l'argent sans réfléchir", prévient Benito Elisa. Selon lui, même si une plateforme est crédible, les Mauriciens doivent comprendre qu'on peut gagner beaucoup et perdre beaucoup d'argent en investissant, à cause de la volatilité des monnaies virtuelles.

Toutefois, même si la cryptomonnaie et les avoirs numériques sont régulés par la Virtual Assets Service Providers Act, il n'y a pas de plateforme d'échange ou de trading. Toutefois les Mauriciens sont des adeptes de la cryptomonnaie comme les plateformes comme Binance pour la Bitcoin, ou Ethereum ou d'autres monnaies virtuelles. Le souci c'est que les banques font de la résistance lors des transferts vers une carte de crédit, ou vers un compte bancaire local à cause du manque de transparence du fonds.

Une bonne nouvelle ou moins bonne nouvelle pour certains, le Finance Bill donnera un pouvoir d'investigation aux autorités dans des cas de fraudes, d'arnaques et l'investissement vers les plateformes internationales.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.