Ile Maurice: Suspendue de Mauritius Telecom, Nirmala Ramjhuria, entre polémiques et "track record"

Sa suspension est survenue un jour après la réintégration de Girish Guddoy à Mauritius Telecom. La "Chief Human Resources Officer" de MT, a été suspendue de ses fonctions après une enquête initiée sur des promotions. La nouvelle a été accueillie avec joie par des syndicats.

Pourtant, ceux qui l'ont côtoyée parlent d'une femme au "track record" impressionnant. C'est en février 2014 que Nirmala Ramjhuria arrive à MT. Elle est recrutée comme Training and Development Executive. Parmi ses fonctions, figurent non seulement la formation du personnel, mais aussi le suivi de leur bien-être au travail et l'analyse des besoins de la compagnie en amont des recrutements. Un an après, elle accède au poste de Resourcing and Organisational Development Executive, avec des responsabilités plus étoffées.

Parmi figurent le recrutement, la mobilité interne ou encore, l'organisation structurelle des responsabilités des employés de MT. Elle tient ce rôle jusqu'en janvier 2018, quand elle est nommée Head of Human Resources ; et quelques mois plus tard, elle gravit encore les échelons pour atteindre le niveau de Chief Human Resources Officer. C'est alors que les polémiques entourant la discrète Nirmala Ramjhuria débutent.

Sa proximité avec la direction d'alors est évoquée pour expliquer sa montée en puissance. D'ailleurs, certains affirmaient même que son salaire avait plus que doublé en quelques mois. Le plus surprenant, confiaient des employés à l'époque, était le fait que Nirmala Ramjhuria est passée sur la tête de plusieurs proches du pouvoir en place pour atteindre le sommet du département des ressources humaines. Pour ne pas arranger les choses, il n'y a pas eu de publicité autour du recrutement pour ce poste. Mais son bilan, explique une partie des employés de la compagnie, n'est pas négligeable, surtout depuis son arrivée à la tête du département.

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En novembre de l'année dernière, c'est avec elle comme fer de lance que MT a été certifié Great Place to Work, une certification internationale basée sur l'environnement du travail. D'autres projets pour le bien-être des employés ont vu le jour grâce à elle, dit-on. Lesquels ? La gym, les visites médicales ou plus récemment, les congés de maladie (sick leave) pour les employés positifs au Covid-19, qui ne sont pas déduits des congés réglementaires, entre autres. On évoque aussi la simplification des démarches pour les employés à l'interne à travers des applications qu'elle a commandées.

Mais malgré tout, une enquête a été entamée sur des contrats signés alors qu'elle était en poste, et elle a été suspendue de ses fonctions. Suraj Ray, président de la Telecommunication Employees and Staff Association, affirme que sa suspension est une bonne chose pour la compagnie et il avance qu'il ne sait pas pourquoi elle a été nommée. D'ailleurs, lors d'une conférence de presse le 14 juillet dernier, le syndicaliste avait soulevé ce qu'il qualifie de "maldonnes" concernant de récents exercices de promotion.

C'est la raison qui a été évoquée pour sa suspension jeudi. Mais du côté de la MauritiusTelecom Employees Association, le président Rajcoomar Lokhee tient un discours plus neutre. "Ce n'était pas la première DRH avec laquelle nous avons travaillé. Cela a toujours été pareil. Certaines demandes ont été acceptées, d'autres pas. Chacun était dans son rôle", explique-t-il. Mais des sources proches de cette affaire affirment que Nirmala Ramjhuria ne craint rien car non seulement les contrats ont été ratifiés par le board, mais la majorité de ceux qui sont passés du contrat à durée déterminée à contrat à durée indéterminée comptaient des années d'expérience dans la compagnie.

La succincte lettre de suspension

► La lettre de suspension qui a été adressée à Nirmala Ramjhuria est très brève. La missive parle de plaintes qui ont été enregistrées contre elle concernant les employés qui sont passés de contrats à durée déterminée aux contrats à durée indéterminée (CDI). Plusieurs sources avancent que la majorité de la quarantaine d'employés qui sont passés en CDI comptaient plusieurs années d'expérience au sein de MT. Certains avaient même deux CDD de cinq ans à leur actif. "Puis, de toute façon, cela va dans la direction du ministère de l'Emploi, où les CDD successifs étaient découragés", diton dans le milieu légal. Pour rappel, tout passage de CDD à CDI doit être ratifié par le board avant de prendre effet.

► Ci-dessous le texte de la lettre adressée à Nirmala Ramjhuria

Dear Madam,

Management has taken cognizance of complaints concerning, inter alia, the appointment of MT staff to the Establishment, An investigation is accordingly being carried out into the matter.

Pending completion of the enquiry, Management has decided to suspend you pursuant to the provisions of the Worker's Rights Act.

Until you are notified otherwise, you shall not have access to MT's premises, facilities (including servers and IT facilities) without permission from Management.

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