Madagascar: Remplacement de conduites d'eau - La Jirama trainée en justice par ACA Capital pour des impayés

La vétusté du réseau de distribution d'eau à Antananarivo a causé d'énormes pertes à la Jirama. Un chantier de remplacement de 90Km de conduite d'eau a été lancé depuis fin 2019, mais les travaux sont aujourd'hui suspendus.

Le remplacement des conduites d'eau de la Capitale n'a pas amélioré la situation financière de la Jirama jusqu'à présent. Au contraire, son prestataire ACA Capital a porté plainte au Tribunal de commerce d'Antananarivo pour des factures impayées, dont certaines datent du début de cette année 2022. L'audience s'est tenue le vendredi 5 août dernier à Anosy durant laquelle, les représentants d'ACA Capital ont soutenu l'existence d'une accumulation de retards de paiements qui se chiffrent aujourd'hui à plusieurs centaines de millions d'ariary.

À noter que ce remplacement de conduites d'eau a été initié suite à une déclaration officielle d'une situation d'urgence à cause des difficultés d'approvisionnement d'Antananarivo en eau potable. Malgré les premiers retards de paiement, la société ACA Capital a essayé de fonctionner avec ses fonds propres pour pouvoir poursuivre les travaux, selon notre source. Mais aujourd'hui, ce n'est plus possible à cause d'un problème de liquidité.

" Nous ne pouvons pas payer nos propres fournisseurs tout comme les salaires de nos employés. ACA Capital a même été obligée de suspendre ses activités à la mi-2022 et de mettre une quarantaine d'employés au chômage technique ", ont affirmé les représentants de la société ACA Capital. Du côté de la Jirama, les responsables notent une insatisfaction vis-à-vis des services réalisés par ACA Capital. Outre des cas d'imperfection des travaux, ils ont également cité le mécontentement de la CUA (Commune Urbaine d'Antananarivo) et du ministère des Travaux publics concernant les dégâts sur les routes.

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Insolvabilité.

Pour sa part, ACA Capital martèle qu'il s'agit d'une prestation dans le cadre d'une convention bien définie. Si cette société a porté l'affaire en justice, c'est parce qu'elle a épuisé toutes les voies de recouvrement à l'amiable, selon ses représentants. " ACA Capital n'a pas d'autre choix que d'aller devant le tribunal pour réclamer ces paiements. Nous avons nos propres charges salariales et nos fournisseurs à payer, sans parler du manque à gagner causé par ce retard de paiement.

Puisque la Jirama qui est une société d'Etat et son prestataire ACA Capital - une société de droit malgache employant des travailleurs malgaches, avec des capitaux sud-africains - n'arrivent plus à se concilier, c'est à la Justice Malagasy de trancher ", ont-ils indiqué. À noter que cette société chargée de remplacer les conduites d'eau de la Jirama n'est pas la seule à rencontrer des retards de paiements. À plusieurs reprises, les compagnies pétrolières ont également évoqué des problèmes d'impayés relatifs au carburant livré à la Jirama.

Une situation qui avait déjà obligé la société d'État à s'approvisionner directement au niveau des stations-service. Certes, le secteur privé, le milieu des affaires, les investisseurs étrangers, ainsi que les partenaires de développement sont intéressés à suivre cette affaire menée par ACA Capital au tribunal. À noter que la Jirama a encore de grands chantiers à mettre en œuvre pour son redressement, et doit gagner la confiance de tous ces acteurs.

Pour l'heure, afin de pousser la Jirama à payer ses factures, ACA Capital met en avant une quarantaine de familles qui se retrouvent sans source de revenu et des conduites d'eau qui restent vétustes et sales, jusqu'à ce que les remplacements soient achevés.

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