Dans le cadre de l'accord de Cotonou, le dialogue politique, le 10ème du genre, entre l'Union européenne et Madagascar se tient aujourd'hui au Palais d'Iavoloha.
Entre diplomatie et hypocrisie
" L'évaluation et la mise en perspective du partenariat économique et politique avec l'Union européenne seront au centre de ce rendez-vous ", selon le ministre des Affaires étrangères, Richard Randriamandrato. Non sans ajouter que des sujets sensibles seront inscrits à l'ordre du jour. Entre autres et non des moindres, les préparatifs des élections qui ne font pas l'unanimité entre les différents états-majors. Divisés ou qu'on divise - le résultat est le même - entre pro et anti-concertation nationale qui serait en quelque sorte un " dialogue politique " malgacho-malgache. Lequel risque de devenir un dialogue de sourds s'il venait à se tenir.
Cela pourrait être aussi le cas du dialogue politique entre l'Union européenne et Madagascar sur le conflit entre l'Ukraine et la Russie où le dialogue se réduit, enfin presque, à celui des armes. Il n'est pas effectivement exclu que côté européen, on relance la partie ou la patrie (c'est selon) malgache qui figure parmi les pays " à ne pas savoir qualifier une guerre qui en est une et à ne pas savoir qui l'a lancée ", pour reprendre les propos d'Emmanuel Macron.
C'était lors de la conférence de presse commune avec son homologue camerounais Paul Biya à Yaoundé. " Je vois trop souvent de l'hypocrisie, en particulier, sur le continent africain ", devait dire le maître de l'Elysée. " Avec beaucoup de calme et de sérénité ".
Mais aussi avec un zeste ou geste de diplomatie qui verse parfois dans le double langage pour ne pas dire dans l'hypocrisie. C'est un peu le cas lorsque l'Union européenne déclare " respecter la souveraineté " des pays qui s'abstiennent ou refusent de condamner la Russie, dans un souci de neutralité qui est le propre de la diplomatie. À la différence de l'hypocrisie qui consiste à penser le contraire de ce qu'on dit. En tout cas, les deux parties au dialogue politique de ce jour vont louvoyer entre la diplomatie et l'hypocrisie.