Libye: Les enlèvements se multiplient dans l'Est libyen

Le gouvernement Fathi Bachagha, au pouvoir dans l'Est et le Sud libyen, n'a pas réussi à éradiquer le phénomène des enlèvements. Les forces de Khalifa Haftar demeurent celles qui dominent le terrain à Benghazi. Depuis l'installation de ce gouvernement, en mars dernier, Benghazi a connu son premier enlèvement, la semaine dernière, celui d'une femme. Sa famille accuse une brigade de Khalifa Haftar d'être à l'origine de sa disparition.

Les enlèvements visent des personnes, critiques du pouvoir en place. Cependant, dans le cas précis, c'est un autre membre de la famille qui a été enlevé à la place de la personne qui était visée, au départ, et qui a échappé à ses ravisseurs. Une méthode qui rappelle l'ère Kadhafi.

Ainsi, Nada, une femme âgée de 20 ans, a été enlevée avec sa fille de deux ans et son bébé qui vient de naître. Sa faute ? Elle est la sœur de Nadine, une militante qui critique le pouvoir en place, à l'Est libyen, et que l'on veut réduire au silence.

Nadine avait reçu des menaces, mais a refusé d'obtempérer. Des menaces qu'elle avait enregistrées et qui ont été mises en ligne sur les réseaux sociaux. Plusieurs personnes dépendant directement de Saddam Khalifa Haftar sont accusées par la famille. Il s'agit d'un groupe appartenant à la brigade Tarek Ben Ziyad connue pour ses nombreuses exactions.

L'affaire a fait grand bruit à Benghazi et pour calmer les esprits, Nada a eu la permission d'appeler sa famille. Appel effectué en vidéo sur laquelle on reconnaît un militaire appartenant aux forces de Khalifa Haftar.

De nombreuses femmes, opposantes, dans l'Est du pays, sont victimes d'enlèvements ou de liquidation.

En 2020, l'avocate et militante des droits de l'homme, Hanane al-Barassi, a été abattue dans la rue, en plein jour, à Benghazi. Avant elle, la parlementaire Siham Sergewa a été enlevée par la même brigade. Depuis, la famille n'a plus aucune preuve qu'elle est encore en vie.

Et les exemples se multiplient fréquemment.

 

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