Kenya: Journée de vote au pays

Un bureau de vote au Kenya en 2013.

Ces élections se déroulent dans un contexte de crise économique marqué par la flambée des prix des produits de première nécessité. Alors que les élections sont souvent synonymes de violence au Kenya, beaucoup espèrent un processus apaisé.

Dès l'aube, les Kényans étaient nombreux à affluer dans les bureaux de vote pour élire leurs nouveaux dirigeants.

Si pour la présidentielle, ils sont quatre candidats en lice, deux personnalités se démarquent. Le duel s'annonce en effet serré entre Raila Odinga , 77 ans, vétéran de l'opposition soutenu par le pouvoir, et William Ruto, 55 ans, vice-président qui fait figure de challenger.

Des attentes

Dans certains bureaux de vote dans la capitale Nairobi ce matin, il y avait un peu de tension en raison de retards. On pouvait observer de longues files d'attente des électeurs qui semblent avoir de nombreuses attentes en matière notamment de paix, de stabilité et de réduction de la pauvreté.

"Alors s'ils gagnent, qu'ils fassent ce qu'ils nous ont promis. Parce que nous avons des attentes. Et je veux croire que celui qui sera choisi, il respectera les agendas et je leur souhaite le meilleur" dit une électrice.

Un autre estime que "nous avons besoin de paix. Et ce que j'attends, c'est la paix... Pas de guerre, rien du tout. C'est ce que j'aime."

" Je pense que le dirigeant que nous voulons voir prendre le pouvoir pour les cinq prochaines années pour moi, c'est quelqu'un qui fera avancer le Kenya. Quelqu'un qui va unir la nation. Quelqu'un qui sera un bon leader. Quelqu'un qui, sur le plan économique, va nous faire avancer" estime une autre électrice.

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Développement, sécurité, paix... en dehors de Nairobi, les attentes sont pratiquement les mêmes et le scrutin s'est déroulé plutôt dans le calme comme à Kosachei, un village de la vallée du Rift, une région qui a été autrefois à l'épicentre de troubles.

Même ambiance également à Kisumu, dans l'ouest du pays, un bastion de Raila Odinga. Les électeurs sont venus en nombre pour voter. Dans certaines prisons par contre comme celle pour hommes de Kodiaga, beaucoup de détenus n'ont pas été en mesure de glisser un bulletin dans l'urne en raison de problèmes comme l'absence de carte d'identité nationale ou encore la libération de ceux qui ont purgé leur peine.

La mission des observateurs

En visite dans un centre de vote à la mi-journée, Ivan Stefanec, le chef de la mission d'observation électorale de l'Union européenne explique que les observateurs sont plus de 160 observateurs travaillant essentiellement par paires "passant environ 30 minutes dans les bureaux de vote à observer l'identification des électeurs, le secret du vote et toutes les procédures et nous suivrons également le dépouillement des votes et la transmission des résultats."

Si aucun des deux principaux adversaires à l'élection présidentielle, à savoir Raila Odinga et William Ruto, n'obtient plus de 50% des voix, le Kenya connaîtra pour la toute première fois un second tour.

Les bureaux de vote ont commencé à fermer... Si le scrutin s'est déroulé globalement dans le calme, il faut noter que de rares incidents ont tout de même été signalés à travers le pays, où quelque 150.000 officiers de sécurité ont été déployés. Une manifestation a par exemple été dispersée à coups de gaz lacrymogène dans le comté de Nakuru, dans l'ouest du pays, tandis que l'élection a été reportée en raison de coups de feu la veille dans une circonscription de Wajir, située près de la Somalie.

La Commission électorale a aussi admis des défaillances de kits biométriques qu'elle utilise pour l'identification des électeurs dans 200 bureaux de vote sur un total de 46.000.

Elle a jusqu'au 16 août pour annoncer les résultats. On en reparle dans la suite du journal.

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