Cote d'Ivoire: Bouaké - La magie Ouattara qui a changé le visage de la capitale du Gbêkê

Capitale du centre et deuxième ville de la Côte d'Ivoire, Bouaké était une destination prisée. Sa piscine municipale, son zoo, ses nombreux établissements scolaires, ses deux hôtels (RAN et Harmatan), sa foire commerciale... étaient autant d'atouts qui faisaient la fierté de ses habitants. Si bien qu'elle a inspiré de nombreux artistes, parmi lesquels Jimmy Hyacinthe auteur de l'album Goli qui a connu un énorme succès en 1979.

Malheureusement, la ville à la fin des années 90 va connaître un relâchement au niveau des investissements. La situation s'est aggravée à partir de 2002 avec la crise militaire que le pays vit. La ville se vide de beaucoup de ses habitants qui trouvent refuge au sud du pays. La dégradation des infrastructures de la capitale du Gbêkê s'accélère à un rythme infernal. Fort heureusement, cet épisode ne sera qu'une parenthèse qui est en train de se fermer. En effet, à la tête de la Côte d'Ivoire depuis 2011, et à travers le programme d'urgence présidentiel et les plans nationaux de développement, le Président Alassane Ouattara met un point d'honneur à ressusciter la ville. 11 ans après, le constat est là. Reportage !

Le jeudi 12 mai 2022, il est 11h45 minutes lorsque le car dans lequel nous avons pris place quelques heures plus tôt depuis Abidjan s'immobilise à l'entrée sud de la ville. Ancien de cette ville, pour y avoir fait nos études secondaires de 1987 à 1993, nous étions curieux de retrouver Bouaké que nous n'avions plus vue depuis belle lurette. Nous jetons, par curiosité, un regard sur notre gauche, de l'autre côté de la voie où se trouvait le fameux corridor des Forces nouvelles, passage obligé de tout voyageur à l'époque de la crise militaire. Grande fut notre surprise de voir déjà les prémices d'une ville en métamorphose. En effet, c'est un corridor en plein chantier, avec l'élargissement de la voie centrale pour en faire une autoroute de 2 voies fois 2 voies qui s'offre à nous. Notre visage s'illumine. Le sourire aux lèvres, nous nous souvenons des propos tenus par Amadou Koné, ministre des Transports et fils de la région lors d'une interview qu'il a accordée au Patriote. La ville est en pleine évolution, a-t-il affirmé.

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" A la fin des années 90 jusqu'à récemment, il n'y a quasiment pas eu d'infrastructures majeures dans la ville de Bouaké. Avant 2002, le développement de Bouaké s'était arrêté. La piscine municipale, qui faisait la fierté de la commune, était fermée avant la rébellion armée de 2002 ", avait-il indiqué. Selon lui, depuis 2011, la réalisation des infrastructures a repris. Il ne croyait pas si bien dire. Bouaké aujourd'hui, c'est la Sotra, ce sont des taxis modernes. Mais, il n'y a pas que ça. Ces dernières années, la ville s'est illustrée négativement au niveau de la fourniture en eau potable. Des scènes de désolations de populations à la recherche de l'or bleu avaient inondé les réseaux sociaux. Ce malheureux souvenir est derrière les habitants de la ville. Et cela, grâce au chantier de renforcement de l'alimentation en eau potable de la ville de Bouaké et des 120 localités environnantes. D'un coût global de 169,286 milliards FCFA, ce projet va, à partir de 2022, résoudre définitivement la pénurie d'eau dans le Gbêkê, jusqu'en 2045. Bouaké, c'est aussi des infrastructures sportives de qualité.

Dans le cadre de la CAN qu'organise la Côte d'Ivoire en janvier 2024, la ville qui va abriter des matches de cette Coupe d'Afrique, connaît actuellement l'extension de son stade. Pour la cause, la capacité d'accueil est passée de 25 000 à 40 000 places. A côté de ce stade, les travaux de construction de la cité de la CAN sont très avancés. C'est un ensemble de 30 villas de 5 pièces chacune.

Un hôtel de ville digne du nom

41 ans après, les travaux de construction du futur hôtel de ville Bouaké ont repris pour le grand bonheur des Bouakois.A notre arrivée, deux graders, plusieurs camions bennes étaient sur le chantier du palais du carnaval pour dégager le terrain et démolir les bâtiments de l'ex-direction technique et l'ancien cabinet du maire.

Cette belle bâtisse s'était éloignée de ses premières aspirations. Depuis l'hôtel de ville qui va abriter les bureaux de mairie et qui est situé au quartier des affaires " Commerce " est en chantier. Il en est de même pour le grand marché de Bouaké ( GMB ) dont les travaux ont été lancés par Alassane Ouattara et son homologue français, Emmanuel Macron le dimanche 22 décembre 2019. Il s'agit du plus grand marché couvert de l'Afrique de l'ouest. Ce marché futuriste va s'étendre sur une superficie de 9 ha avec 5 blocs contenant près de 8 000 points de vente pour un coût de 40 milliards de francs CFA.

Au niveau de l'éducation-formation, il faut noter la réhabilitation du lycée moderne des jeunes filles de Bouaké (grand bahut), du lycée moderne et classique 1 de Bouaké, du lycée municipal Djibo Sounkalo de Bouaké, du lycée technique de Bouaké, etc. De même pour rapprocher l'école des apprenants, quatre collèges de proximité ont été ouverts dans plusieurs localités. Fermée avant la rébellion de 2022, la fameuse piscine municipale est en pleine réhabilitation. En plus de la renaissance de la piscine municipale, est construit un complexe de vie et de loisirs sur une superficie totale de 2 hectares pour un coût de 4 milliards.

La santé, une priorité

Au plan sanitaire, le chef de l'Etat a décidé de faire une belle offre aux malades de Bouaké. Ainsi, ces derniers n'auront pas besoin de venir à Abidjan pour les maladies cardio-vasculaires. Sur place, avec un institut de cardiologie, le plus grand de la sous-région, pour un coût global de 11 milliards de francs CFA, ils pourront bien se faire prendre en charge. C'est un bâtiment de niveau R+2, construit sur une superficie de 5 000 m². Il comprend 150 lits d'hospitalisation, des laboratoires, des salles de formation, 3 blocs opératoires, un bloc d'opérations pour les étudiants.

De même, pour une distribution efficiente des médicaments, il y est ouvert une agence de la Nouvelle Pharmacie de la Santé Publique (NPSP). Elle est bâtie sur une superficie de 2,5 hectares et abrite un entrepôt de 5 000 m², un bâtiment administratif R + 1 de 340 m², un bâtiment pour les produits inflammables de 200 m², un magasin pour les produits inutilisables de 240 m², un bâtiment vestiaire de 120 m², une clôture de 680 m², une guérite de 50 m², une cantine de 160 m²,une voirie bitumée et bétonnée et un parking véhicules légers et camions. Pour un coût de plus de 6 milliards de francs de CFA, cette infrastructure de distribution de produits pharmaceutiques dessert à ce jour, 34 districts sanitaires, un centre hospitalier universitaire, 27 hôpitaux généraux de base, 800 établissements sanitaires de base et 161 maternités.

Le nouveau CHR, en chantier, est une infrastructure d'intérêt capital pour les populations du Gbêkê. Elle est financée à 80% par la Grande Bretagne. Pour un coût global d'environ 100 milliards de francs CFA. Le futur CHR est situé en face du centre d'insertion des mineurs et de la piscine municipale au quartier huppé de Kennedy. Il aura une capacité d'accueil de 150 lits. Ce CHR se veut particulier en ce sens qu'il sera doté de scanners et d'une imagerie par résonance magnétique (IRM).

Il est en train d'être bâti sur une superficie de 10 hectares avec plusieurs services, notamment la maternité, la pédiatrie, la médecine générale, la chirurgie, les soins intensifs, l'ophtalmologie et la neurologie. De plus, ce futur CHR comprendra également une urgence médicale, un cabinet dentaire, un bloc opératoire, un service d'imagerie CT et IRM, une pharmacie, une morgue, une résidence du directeur et un logement du personnel de garde.

La voie triomphale, réalisée sur un tronçon long de 8,7 km, du carrefour Saint-Camille (Nimbo) au corridor Nord (Dar-es-Salam), les travaux d'aménagement de la A3 sont en cours dans la ville de Bouaké. Ils sont logés dans la Composante 1 du Piducas, intitulée " Renforcement des infrastructures économiques de Bouaké ". Co-financé à hauteur de 4,5 milliards frs CFA par la Banque mondiale et l'Etat de Côte d'Ivoire, le Piducas (Projet d'infrastructures pour le Développement Urbain et la Compétitivité des Agglomérations Secondaires) admet comme partenaire technique la mairie de Bouaké et sa mise en œuvre a lieu sous la houlette du PRICI. Son objectif, développer de nouveaux pôles de croissance économique en dehors d'Abidjan.

Au terme desdits travaux, la voie en chantier sera une 2×2 voies de chaque côté, séparée par un terre-plein. Sur tout le parcours de Nimbo à Dar-es-Salam, des deux trottoirs seront bordés par des lignes d'arbres. Bouaké, on le voit, est en pleine évolution. Ses habitants en sont très fiers.

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