Afrique de l'Ouest: "Au Togo, la cohésion sociale n'est qu'un mirage", selon les FDR

Dans la perspective de parvenir à lutter efficacement contre l'agression ascendante dont le Togo est victime, le gouvernement a réuni le jeudi 4 août dernier, les représentants des partis politiques à la Primature, sous l'égide du premier ministre et cheffe du gouvernement, Victoire Tomegah-Dogbé. L'objectif était de plaider l'unité nationale face à cette insécurité grandissante, dans la région des Savanes.

En conférence de presse ce mercredi 10 Août 2022, le parti de l'opposition Forces Démocratiques pour la République (FDR) n'a pas manqué de partager son avis sur l'objectif visé par la rencontre de la semaine dernière.

En effet, le parti s'était fait représenté à cette réunion d'information par son président national, Me Dodji Apévon, sur invitation du ministre en charge de l'administration territoriale, Payadowa Boukpessi.

Revenant sur la question relative à l'insécurité et à la cohésion sociale que prône les autorités togolaises à travers l'entretien avec les partis politiques, les FDR estiment que le phénomène est si alarmant que l'exécutif a trouvé indispensable de "créer une cohésion sociale" pour une meilleure riposte.

Dans sa déclaration liminaire, le parti "soutient avec force la mobilisation de tous les Togolais contre cette nébuleuse qui risque de saper les fondements même de notre nation".

%

Cependant, à voir la manière dont le problème est abordé, Me Dodji Apévon et les siens se posent la question de "savoir si nos gouvernants ont réellement pris conscience que le tissu social dans notre pays est en lambeaux et qu'il faudra engager des actions vigoureuses et courageuses pour le recoudre en vue d'une vraie cohésion".

Parce que, selon eux "La cohésion nationale ne se décrète pas. Ce n'est pas une question de slogans. Ce n'est pas non plus par une incantation qu'on la crée", et précisant qu'au Togo, "la cohésion sociale n'est qu'un mirage (...) Le vivre ensemble est foulé au pied par nos gouvernants".

Face donc à la gravité de la situation sécuritaire, le parti FDR pense qu'il est temps de créer les conditions susceptibles de mettre tous les Togolais en ordre de bataille contre le fléau du terrorisme.

Il propose à cet effet de "commencer par une décrispation du climat politique dans notre pays et s'attaquer ensuite courageusement à toutes les autres sources de frustrations politiques et sociales pour créer les conditions d'une vraie cohésion nationale".

Décrispation du climat social

En effet, des responsables et militants de partis politiques et de la société civile croupissent en prison ou sont contraints à l'exil. De simples syndicalistes qu réclament uniquement de meilleures conditions de travail sont traqués comme des criminels, radiés de la fonction publique et certains mis en prison. Des journalistes ne sont pas épargnés.

" Comment les mêmes gouvernants peuvent-ils logiquement feindre d'ignorer le grave climat de terreur qu'ils ont institué et déployé contre ceux qu'ils ont invités (...) pour leur parler de cohésion nationale ?", se demandent les FDR.

Pour la décrispation du climat politique au Togo en vue d'un début de cohésion nationale, les Forces Démocratiques pour la République propose " une loi d'amnistie pour permettre à tous les prisonniers venant des partis politiques, de la société civile et des syndicats de sortir de leur détention et à tous les exilés de rentrer au bercail ".

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.