Madagascar: Perspectives économiques - Le contexte international pèse lourd

La Banque centrale de Madagascar, dans sa dernière note de conjoncture, réitère que les perspectives économiques malgaches dépendent beaucoup de l'évolution des affaires du monde.

Si l'on se réfère à l'analyse des techniciens de la Banque centrale de Madagascar, la production agrégée du pays devrait poursuivre sa progression en 2022, dans le sillage de la reprise économique entamée en 2021. Selon les révisions des projections macroéconomiques de la Loi de Finances Rectificative 2022 (LFR 2022), la croissance du PIB devrait s'établir à +4,3 % en 2022, après également +4,3 % en 2021.

Cette croissance serait essentiellement tirée par le secteur secondaire (prévu croître de +8,7 % ), e t la reprise vigoureuse des activités touristiques (+11,7 % après -60,3 %). Le secteur agricole progresserait également de +3,8 %, contre +0,3 % en 2021. De même, le redressement de l'investissement public à 9,5 % du PIB (soit 4,3 points de mieux qu'en 2021) et l'amélioration des exportations nettes (passant de -10,2 à -9,3 % du PIB) étayeraient la croissance. Toutefois, la persistance de l'inflation et les incertitudes sur l'évolution des prix mondiaux de l'énergie et des denrées alimentaires risqueraient de mitiger ces perspectives.

Les analystes qui insistent sur le fait que l'évolution de la conjoncture internationale occupera une place de premier ordre dans la détermination de nos échanges et paiements extérieurs. Madagascar bénéficierait notamment de l'embellie au niveau des exportations de nickel et de cobalt, stimulées par la demande de batteries électriques. Dans le même sens, le dynamisme des exportations des " entreprises franches " devrait se poursuivre. La situation sanitaire mondiale montre des signes d'amélioration, ce qui offrirait un renouveau pour le secteur voyage.

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En ce qui concerne les Investissements Directs Etrangers (IDE), la croissance du secteur minier devrait générer de nouveaux flux de capitaux nécessaires à leur exploitation. Au niveau des finances publiques, la Banque Centrale rappelle que la LFR2022 se base sur un déficit, base caisse, de - 6,2 % des OGT pour l'année 2022. Ce chiffre tient notamment compte de la révision des recettes fiscales intérieures et de l'exécution des dépenses attendues pour le reste de l'année. Le TPF serait de 11,6 % pour cette année, contre 10,4 % sur l'année 2021. Le financement extérieur net du déficit s'élèverait à 3,6 % du PIB et le financement intérieur net à 2,6 % du PIB.

Hausse la masse monétaire

Pour financer la relance économique, l'Etat mise notamment sur la mobilisation des ressources mises à disposition par le Fonds Monétaire International (FMI). De ce fait, et compte tenu de ces perspectives macroéconomique s, l a Banque centrale estime que "la tendance à l'accélération de la masse monétaire pourrait perdurer jusqu'à la fin de l'année". Une croissance annuelle de M3 qui pourrait atteindre les 19,0 % en 2022.

L'expansion de la masse monétaire prévue en 2022 serait essentiellement tirée par la progression des crédits bancaires, par les effets expansifs des opérations de l'Etat ainsi que par la reconstitution des avoirs extérieurs nets du système bancaire. Cette accélération, sans une reprise attendue de la production, est à même de créer des pressions à la hausse sur le niveau général des prix. Toutefois, à part les facteurs monétaires, d'autres facteurs non monétaires pourraient encore exacerber les pressions inflationnistes.

"Les contraintes et autres incertitudes, refrénant l'économie mondiale pendant le premier semestre de 2022, vont certainement persister sur la seconde moitié de l'année, voire jusqu'en 2023", a-t-on souligné, surtout que les perspectives mondiales établies par le FMI sont des plus pessimistes. En effet, l'économie mondiale, qui ne s'est pas encore remise de la pandémie et de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, fait face à des perspectives de plus en plus sombres et incertaines. De ce fait, après un taux de 6,1 % en 2021, la croissance mondiale serait réduite à 3,2 % en 2022 et à 2,9 % en 2023.

Concernant l'inflation, elle devrait perdurer à 6,6 % dans les pays avancés et 9,5 % dans les pays émergents et les pays en développement en 2022, soit une moyenne mondiale de 8,3 %. Ces prévisions intègrent notamment les conséquences de la politique " zéro Covid " de la Chine, du conflit en Ukraine et des sanctions contre la Russie, ainsi que des restrictions de politiques monétaires en vigueur au sein des banques centrales de plusieurs pays développés et émergents. Mais la Banque centre tente aussi de rassurer en indiquant que pour le moment, bien que quelques voix s'élèvent, aucune prévision ne table sur une récession mondiale à court terme.

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