Cote d'Ivoire: Filière mangue - Transformer localement pour le bonheur de six mille petits producteurs

Le Premier ministre ivoirien, Patrick Achi en visite dans une unité de traitement et de transformation de mangue à Abidjan
11 Août 2022

La filière ivoirienne de la mangue est l'une des filières fruitières les plus de dynamique de Côte d'Ivoire. La Côte d'Ivoire est la 3è exportatrice de mangues sur le marché européen, loin derrière le Pérou et le Brésil. En 2020, elle en a écoulé 25 000 tonnes sur ce marché qui est la principale   destination, en matière d'exportation, contre 141 000 tonnes pour le Brésil et 125 000 tonnes pour le Pérou.

Annuellement, la production nationale de mangues de la Côte d'Ivoire   est estimée à plus de 200 mille tonnes dont seulement 30 mille tonnes sont    exportées annuellement vers le marché de l'Union européenne (Ue) à l'état brute. Le reste étant consommé soit sur le marché local vers pays de la sous- région, soit perdu   dans les champs. La filière ivoirienne de la mangue compte plus de six mille producteurs.

Les acteurs de la filière mangue de Côte d'Ivoire décrivent une campagne 2020 particulièrement difficile à cause des répercussions négatives de la pandémie sanitaire à la Covid-19. Qui a fait perdre au secteur 1,4 milliards de Fcfa sur cette période. Voire plus étant donné que la pandémie sanitaire a continué. Avec la décision les fermetures des frontières et les mesures barrières, pour juguler la pandémie.

Aussi, le 02 février 2021, lors d'un atelier à Korhogo dans le nord de la Côte d'Ivoire, des producteurs, des exportateurs et des transformateurs se sont succédés à une tribune pour présenter les difficultés particulières rencontrées durant la campagne précédente.  Les exportateurs, chainon important dans les activités   d'exportation des fruits, ont fait savoir, par exemple, que « leur activité a enregistré une baisse de 1/3 par rapport au volume réalisé en 2019 ». Les participants à ces travaux dont M. Silué Nambéléssini, le président de l'Inter-mangue, ont   souhaité plus de solidarité entre acteurs au sein de l'interprofession de la filière, initiatrice de l'atelier, et appelé leurs pairs à miser davantage sur la qualité des produits.

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Passé ces années difficiles, il faut mettre le cap sur la qualité et la transformation, pour mieux vendre à l'international. D'où tout le sens de la sollicitation de l'organisme de certification Bureau norme audit,( Bna). Des formations ont été   dispensées par cet organisme dans ce sens. Pour mieux encadrer les acteurs à faire non seulement la qualité, mais aussi les former aux bonnes pratiques d'hygiène à la récolte, au conditionnement et dans une unité de transformation de mangue et méthode.

Sans oublier la caractérisation des parasites et ravageurs de la mangue et méthode de lutte. Ces bonnes pratiques, faut-il le souligner, sont importantes et il est impérieux que les producteurs maitrisent les itinéraires techniques, pour éviter un certain nombre de freins dont constituent les piqûres d'insectes pour l'exportation. Précisons   que   ces ateliers ont été financés par la Banque africaine de développement (Bad) et le Programme d'appui au renforcement de la compétitivité du secteur industriel, (Parsci). Mais pendant combien de temps, la Côte d'Ivoire doit-elle continuer d'être simple exportatrice de produits frais et à l'état brute ? Franchement non !

Transformer pour accroitre les revenus des acteurs

C'est pourquoi, acteurs de cette filière, investisseurs et partenaires au développement doivent conjuguer leurs efforts, pour étoffer le tissu d'unités de transformation locale de la mangue et ses dérivés qui existe déjà dans le nord de la Côte d'Ivoire. Les acteurs veulent   doper   la transformation locale. Les producteurs ivoiriens de mangues, membres de l'Interprofession de la mangue(Inter-mangue), ont  décidé  de mettre le cap  sur une approche innovante de la production, les défis de la transformation et les potentiels marchés de la mangue.

La Côte d'Ivoire, a un rendement de 3 à 4 tonnes à l'hectare là où, ailleurs, le rendement peut atteindre les 40tonnes/ha. Pour diverses raisons, la Côte d'Ivoire perd 30% à 40% d'une production qui était d'environ 200.000 tonnes en 2019.Un manque à gagner est estimé à plusieurs milliards de Fcfa qui pourrait être drastiquement minimisé si le pays transformait plus cette partie de sa production perdue par pourrissement comme indiqué plus haut.

La mangue peut être entre autres transformée en plusieurs sous-produits : jus, confiture, purée, mangue séchée, etc. La transformation de la mangue offre d'énormes opportunités encore inexploitées, selon les experts. La mangue occupe une place importante dans l'économie ivoirienne, particulièrement la zone. Avant la Covid-19, les   chiffres officiels indiquent que ce sont plus de 7 milliards de fcfa  en moyenne  qui ont  été distribués aux acteurs ces  dernières années.

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