Je ne comprends pas le pourquoi de toute cette agitation politique et médiatique autour des élections municipales comme si elles devaient se tenir incessamment.
Rien n'est moins sûr.
Il y a des facteurs techniques et politiques qui incitent à penser que la tenue prochaine de ces élections reste problématique. D'abord, la publication des nouvelles listes électorales ne se fera pas avant le 30 novembre. La compilation a pris du retard en raison du Covid. Ensuite, la date butoir pour l'organisation des élections est juin 2023. À cette date, si le gouvernement n'est toujours pas enclin à tenir ces municipales, il fera voter un nouveau renvoi par le Parlement. Ce ne sera pas très démocratique mais la majorité est constitutionnellement habilitée à le faire.
À la fin, ce sont des considérations politiques qui détermineront la conduite du gouvernement. S'il estime que la nouvelle alliance représente une force électorale susceptible de remporter une majorité de sièges dans les villes, il agira pour éviter la confrontation à quelques mois des législatives. Si au contraire, il suppute qu'un éventuel éparpillement du vote antigouvernemental pourrait tourner à son avantage, il pourrait jeter toutes ses forces dans la bataille.
Pour l'opposition parlementaire aussi l'enjeu est considérable : une nette victoire cimentera l'alliance ; si, a contrario, le résultat est franchement mauvais, une débandade s'ensuivra.