Pourtant, elle était promise à un bel avenir. Malheureusement, la sortie des premiers étudiants de l’Académie régionale des sciences et techniques de la Mer( Arstm), basée à Abidjan-Yopougon, a coïncidé avec la disparition voir démentiellement des armements nationaux sous la pression des institutions de Bretton Woods. En Côte d’Ivoire, c’était la prestigieuse Société ivoirienne de transports maritimes (Sitram) et qui a permis aux premiers pensionnaires ivoiriens d’effectuer des stages en haute mer et jusqu’en Europe, courant 1988 et début 1990 sur des bateaux de l’Etat de Côte d’Ivoire.
Par la suite, la galère pour les premiers diplômés de cette école d’excellence née de la volonté et de la vision de l’ancien Président Feu Félix Houphouët Boigny. Pour former des hauts cadres dans le secteur des transports maritimes sur place en Afrique. Mais hélas, l’expérience a pris du plomb dans l’ailes avec l’accumulation des arriérés de contribution des Etats membres, pour le fonctionnement de l’Artstm. Avec pour conséquences, la démotivation du personnel d’encadrement, la concurrence de la part de certains formateurs à travers la création d’écoles privées et des difficultés d’obtention de stages pour les élèves pour valider leurs diplômes. Pour ne citer que ça.
35 ans après, qu’est-ce qui reste de cette prestigieuse école, qui malgré tout continue de voguer vers des lendemains meilleurs ? La célébration du 35e anniversaire couplée de la sortie de la 33e promotion de l’Académie régionale des sciences et techniques de la Mer, qui a eu lieu le 11 aout 2022, été une excellente tribune pour son directeur général et la tutelle technique (Ministère des Transports), de jeter les bases de la réflexion.
Le Colonel Karim Coulibaly(Dg),est revenu sur les défis consignés dans le plan stratégique 2021-2025. Il a évoqué la question de l’obtention des stages et des emplois au bénéfice des élèves navigants, l’acquisition d’un navire école pour résorber l’épineux problème de stages embarqués. Il a également fait cas de l’obtention des bourses d’études pour le renforcement des capacités des enseignants, de la poursuite de la collaboration avec l’Agence emploi jeunes, de l’accroissement de l’offre de formation et de l’ouverture de l’école de cyber sécurité maritime, des métiers du drone et de l’école Sar. Peut-être qu’il faut revoir les choses, dans un monde en pleine mutation en matière d’Economie bleu, pour redynamiser l’Arstm.
C’est certainement, l’objectif de la création d’un centre de formation à l’initiation à la sécurité offshore de base et aux formations d’urgences (Opito) qui permettra de former la main-d’œuvre locale à même de travailler sur les plateformes pétrolières. Ce, dans le cadre du développement du secteur pétrolier notamment dans la perspective de l’exploitation du nouveau gisement pétrolier « Baleine ». Ce n’est pas tout ! Il est prévu la mise en place du programme dénommé « Bourses excellence-équité » dans le but de prendre en charge la formation des meilleurs bacheliers.
Que dit le ministre des Transports ?
Le ministre Amadou Koné, s’est félicité du fait qu’après trois décennies d’existence, l’Arstm ait pu former plus de 10 000 cadres dont le tiers est issu de la sous-région. Cette institution qui, malgré les difficultés, notamment financières, a toujours su garder le cap, en s’appuyant sur ses racines notamment la formation aux métiers maritimes pour répondre aux défis nouveaux de la sécurité, de la sûreté maritime, de la logistique et de la recherche.
Non sans faire un clin d’œil aux partenaires de cette école dont la France, l’Union européenne, la Cédéao et le Japon. Le Japon a renouvelé le matériel pédagogique à hauteur de 3,2 milliards Fcfa. Également, la France, l’Union européenne et la Cédéao financent des programmes de formation dans le cadre de la lutte contre la grande criminalité maritime à l’Institut de sécurité maritime interrégional de l’Arstm.
Ce soutien remarquable des partenaires techniques extérieurs, ne peut donner de bons résultats sans l’apport des Etats membres. Le ministre ivoirien des transports, leur a rappeler l’obligation de contribuer plus activement au fonctionnement de l’institution par le paiement des différentes contributions certes, mais aussi par la formation de leurs ressortissants à l’Arstm.