Cote d'Ivoire: FRANÇOIS AMICHIA (PRESIDENT COCAN) - "Nous travaillons dans l'optique de juin-juillet 2023"

interview

A la tête du COCAN depuis une année, François Amichia juge satisfaisant son bilan. Il se prononce également sur le report de la CAN.

Quel bilan dressez-vous, un an après votre nomination ?

J'ai trouvé sur place une équipe qui avait travaillé avec le président Lambert Feh Kessé. Cette équipe a posé les jalons de ce que nous sommes en train de développer et de dérouler actuellement. En un an, nous avons pu accomplir un travail considérable qui a donné des résultats. Après avoir fait l'état des lieux, nous avons pensé qu'il était utile de rencontrer les différents ministres qui, à la tête des départements techniques, avaient un rôle important à jouer dans l'organisation de la CAN 2023. Principalement le ministre des Sports à travers l'ONS (Office national des sports) pour les infrastructures sportives, le ministre de la Santé en ce qui concerne le revêtement des plateaux techniques des formations sanitaires. Il y a aussi le ministre du Tourisme pour ce qui concerne l'hébergement et la restauration, le ministre de l'Equipement et de l'Entretien Routier pour les accès aux stades. Nous avons également rencontré le ministre en charge de la Jeunesse pour le problème des volontaires et des bénévoles. Nous avons rencontré le ministre de la Communication, car la communication est un volet très important sans oublier le ministre des Transports. Mais il y a également d'autres responsables des différents secteurs socioprofessionnels que nous avons rencontrés et la liste est longue à énumérer.

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Après ces rencontres, il nous est apparu important de nous rendre sur le terrain pour faire le point. Nous avons donc visité les différents sites de Korhogo, Bouaké, Yamoussoukro, San Pedro et d'Abidjan. Nous avons ensuite tracé un programme de travail qui a permis de nous rendre en mission d'immersion et d'imprégnation au Cameroun. D'abord pour la cérémonie de tirage au sort puis pour la CAN elle-même ou les différentes commissions ont pu séjourner, et travailler avec les différentes commissions du COCAN 2021. A notre retour, nous avons envoyé des missions sur le terrain pour voir de façon concrète comment organiser la compétition, comment accueillir nos hôtes, privilégier la sécurité, résoudre les problèmes de santé qui pourraient éventuellement se poser. Tout ça a enrichi le bilan de notre travail.

Il n'y a pas si longtemps, nous avons pensé au secteur privé. Car le chef de l'Etat a toujours préconisé l'implication forte du secteur privé dans tous les secteurs d'activités. Pour ce faire, nous avons mis en place le COCAN Business. Ce qui a suscité beaucoup d'intérêts, car nous sommes actuellement à 331 entreprises inscrites. En septembre, nous aurons un séminaire après la rencontre de lancement .Nous avons également lancé le concours de la mascotte. Je peux vous dire que les artistes professionnels et amateurs sont manifestés de manière heureuse et le dépouillement est en cours. Bientôt, après validation avec la CAF, nous pourrons présenter cette mascotte. Le COCAN n'a pas voulu rester en cercle fermé. J'ai dû effectuer des missions à l'extérieur à l'occasion de l'organisation des grands événements sportifs pour voir comment cela se réalise. Je peux vous dire que nous en avons tiré des leçons. Au niveau de notre organisation, grâce à notre partenariat avec Vivendi Sport, nous avons mis l'accent sur la formation des chefs de projet, des chefs de département, des chargés d'études et des chefs adjoints de projets. Tout cela nous permet d'envisager avec beaucoup d'optimisme la réussite de notre travail sur le terrain. Nous sommes satisfaits de ce que nous avons déjà réalisé comme travail. En un an, c'est un grand travail qui a été accompli.

Quel est l'impact du report de la CAN sur les activités du COCAN 2023?

Ce report provient d'une décision du Comité exécutif de la CAF. La compétition appartient à la CAF qui délègue l'organisation à une association locale, c'est-à-dire la Fédération, et elle signe une convention avec le comité d'organisation local. C'est donc la CAF qui a pris la décision de reporter la 34ème édition de la CAN aux mois de janvier-février 2024. Avec le dérèglement climatique, on assiste à des phénomènes auxquels on n'était pas habitués. Depuis quelques années, les mois de juin-juillet en Côte d'Ivoire sont objet de pluies diluviennes. Comme le premier ministre a eu à le dire, si on veut permettre à nos footballeurs de pouvoir s'exprimer sur des pelouses en bon état, si on veut permettre aux spectateurs d'aller au stade sans prendre le risque d'être mouillés et de se réfugier au haut des tribunes, il fallait ce report. D'ailleurs, je dois dire qu'avant même la date de report, on voyait sur les réseaux sociaux beaucoup de propositions qui allaient dans ce sens. Donc ce report n'a pas véritablement surpris. Nous avons reçu instruction de monsieur le président de la République d'être prêt au 31 décembre 2022, comme la compétition était prévue pour le mois du 23 juin au 23 juillet 2023. Nous travaillons donc dans cette optique. C'était notre objectif et cela demeure notre objectif. Ce report devrait nous permettre de peaufiner ce qui reste à faire, de mieux nous organiser et surtout de répondre à l'objectif fixé par le chef de l'Etat. C'est-à-dire organiser la plus belle CAN qui n'a jamais été organisée.

Quels rapports entretenez-vous avec le nouveau président de la Fédération ivoirienne de football (FIF) vu que l'institution occupe une place importante dans l'organisation  du COCAN ?

Je voudrais, avant de répondre à votre question, dire qu'avec le président Jacques Anouma nous étions membres du premier Comité national de soutien aux Eléphants en 1998. De 1998 jusqu'à 2002, nous avons fait la CAN du Burkina, celles du Ghana et du Mali. Après Jacques Anouma a pris la succession de Dieng Ousseynou et moi je suis entré au gouvernement comme ministre des Sports une première fois. Je suis sorti du gouvernement en 2003, mais j'ai gardé le contact avec les différentes équipes dirigeantes de la Fédération ivoirienne de football. En 2014, il a plu au président de la République de me rappeler et nous avons continué jusqu'en 2018. Le nouveau président de la Fédération Idriss Diallo a fait partie pratiquement de toutes les équipes dirigeantes de la période où j'étais moi-même aux affaires ou à la tête du CNSE. C'est pour vous dire que nous nous connaissons depuis longtemps. C'est pour vous dire que nous nous fréquentons depuis. Nos relations sont non seulement fraternelles mais elles deviennent maintenant professionnelles. Si les dirigeants de notre football ont placé leur confiance en la personne d'Idriss Diallo, je pense que c'est parce qu'il réunit les différentes qualités pour cela. Je n'ai aucun doute qu'ensemble nous ferons un bon travail.

Quel a été l'apport des rencontres avec les différents partenaires techniques ?

Le COCAN a pour mission de créer les conditions pour l'accueil des équipes, pour le déplacement des personnes, la sécurité des personnes. Dans un pays organisé, il y a des départements ministériels qui s'en occupent. C'est pour cela que nous avons pris dès notre nomination attache avec les ministères concernés. Il est évident que ce n'est pas le COCAN qui va faire les routes et les accès aux stades. Il est important de voir dans le programme gouvernemental ce qui est prévu et de pouvoir l'adapter si besoin en était. C'est ainsi qu'après avoir rendu visite, nous voyons le travail qui est fait. Au niveau des hôpitaux, il y avait un vaste programme gouvernemental qui avait été mis en place par le président de la République de doter nos régions de CHU et CHR. Aujourd'hui, avec un cahier de charges de la CAF qui est très pointillé sur ces points, nous pouvons dire que nous serons prêts. Tout ce qui est demandé dans le cahier de charges sera mis en place dans nos hôpitaux. Il y a des voies d'accès aux différents stades. Tout le monde craignait pour l'accès au stade Ebimpé. Vous voyez les travaux qui sont faits. Au niveau de l'hébergement et de la restauration, le ministère du Tourisme a un vaste programme de création et de réhabilitation des réceptifs hôteliers. C'est donc en parfaite harmonie que nous travaillons. C'est pour dire qu'en Côte d'Ivoire, il y a une synergie d'actions entre ce que le gouvernement fait et ce que le président de la République demande à un organisme comme le COCAN afin que cela profite réellement à la Côte d'Ivoire. C'est pour cela que nous avons dit à notre niveau que cette CAN doit être celle de l'hospitalité, parce que notre pays a traversé des moments difficiles, et aujourd'hui on veut attirer le maximum de personnes qui viennent découvrir ce que nous avons réalisé en dix ans dans tous les domaines. Nous disons que cette CAN doit être une CAN de l'héritage. Nous voulons laisser un héritage après la CAN. Nous voulons laisser des jeunes formés aux métiers de l'organisation des grands événements sportifs. Nous voulons laisser des infrastructures qui seront maintenues en état après la CAN, parce que nous avons formés des jeunes à l'entretien des infrastructures. Nous voulons aussi laisser une mémoire, nous voulons créer un musée, un espace qui permettra de nous rappeler tous les grands monuments que notre football a connus.

C'est quoi le prochain cap pour le COCAN ?

Après la CAN 2021, nous avons organisé un premier séminaire qui nous a permis de nous doter d'une feuille de route qui devait nous conduire au 23 juin 2023. La CAN a été reportée à janvier-février 2024. Et il nous fallait nous réadapter, nous mettre au travail. Je dois dire que dans les prochains mois, nous allons continuer, selon les instructions du Premier ministre qui est la tutelle du COCAN et qui suit de manière hebdomadaire nos travaux, de voir ce qu'il convient de faire. Notre objectif, c'est d'être prêts, comme l'a souhaité le président de la République, au 31 décembre 2022. PAR ZANA COULIBALY

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