Afrique: Mission de prospection - Maurice en quête du marché iranien

Dans une déclaration à la presse lors du lancement du Shuttle Service à Quatre-Bornes, le ministre du transport, Alan Ganoo, a affirmé que par les temps qui courent "les pays les plus vulnérables doivent chercher d'autres sources d'approvisionnement". Donc, le ministre du Commerce, Soodesh Callichurn, accompagné d'une délégation composée de l'Economic Development Board (EDB), de la State Trading Corporation (STC), de la Mauritius Chamber of Commerce and Industry (MCCI), de l'Agricultural Marketing Board (AMB) et des directeurs de plusieurs compagnies privées feront le déplacement ce vendredi après-midi pour l'Iran.

En effet, l'Iran est connu pour être un pays avec beaucoup de ressources à des prix très compétitifs. De nombreux pays comme l'Inde, le Pakistan, et la Malaisie font déjà affaire avec lui. Selon des sources concordantes au sein du ministère du Commerce, lorsque cette délégation s'envole pour l'Iran, elle ne prospecte pas seulement le marché de l'importation, mais aussi celui de l'exportation. "Le but primaire est d'évaluer les opportunités et aussi promouvoir ce que nous avons à Maurice. It's a two way traffic", explique-t-on. D'ailleurs, dans un communiqué d'Iran Chamber of Commerce, Industries, Mines and Agriculture (ICCIMA), on mentionne que l'ICCIMA attend des commerçants mauriciens impliqués dans la production dans divers domaines allant de l'agriculture jusqu'à la pharmaceutique.

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Dubaï

Du côté de la STC, le directeur Rajiv Servansingh indique qu'ils y vont surtout pour voir s'il est possible d'acheter de l'Iran trois produits alimentaires, les grains secs, l'huile comestible et la farine. "L'offre pour la farine va sortir en septembre ou octobre. Nous allons voir si on peut trouver des gens là-bas pour participer dans cet appel d'offres."

Pour l'ancien ministre du Commerce sous le régime du Parti travailliste, Cader Sayed-Hossen, prospecter le marché iranien est très prometteur pour l'importation car c'est un pays extrêmement riche en ressources. Cependant, si on y va en pensant pouvoir éviter le prix élevé du fret, ce serait se voiler la face. "En important de l'Iran il faudra passer par Dubaï, le Pakistan ou Bombai. Le fret sera tout aussi cher. Il faudrait que les produits iraniens en eux-mêmes soient vraiment à un prix compétitif pour faire la différence avec les pays d'où nous importons déjà."

À ce sujet, Rajiv Servansingh et nos sources au ministère du Commerce expliquent que le fret sera un élément à étudier là-bas. "Nous rappelons bien que c'est une mission de prospection", ajoute Rajiv Servansingh.

Par ailleurs, au sujet de l'exportation de Maurice vers l'Iran, Cader Sayed-Hossen explique que cela sera très difficile étant donné que notre production en elle-même est instable. Comme l'a précisé Alan Ganoo, déjà 75 % de ce que l'on consomme à Maurice provient de l'importation. Pour les produits manufacturiers, avec le nombre d'usines textiles qui ont fermé au fil des années par exemple, il n'en reste presque plus. "Plusieurs industries mauriciennes ont commencé à s'évaporer depuis 2015 à cause d'un manque de soutien pour se stabiliser et se fortifier. Je serais ravi si l'on pouvait importer de l'Iran mais malheureusement en ce qui concerne l'exportation je suis perplexe."

D'ajouter que l'Iran jusqu'ici s'en tire plutôt bien en important de Dubaï, vu sa proximité et les facilités de transport. Tous les jours, plus d'une dizaine de dhow (petit voilier) vont et viennent entre les deux pays. "Si l'Iran a besoin de quelque chose, il se tournera vers Dubaï car il est plus gagnant en termes de transport entre autres." Donc pour que l'Iran s'intéresse à importer de chez nous, il faut que Maurice puisse lui offrir des choses qu'il ne pourra trouver ailleurs et qui proviennent de nos ressources. Des productions locales qui n'existent quasiment plus...

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