Congo-Kinshasa: Des activistes s'insurgent contre le traitement des prisonniers au Nord-Kivu

Goma — Selon le rapport de plusieurs organisations de défense des droits humains, les prisons de la République démocratique du Congo sont hors normes. Elles sont considérées comme des lieux de misère en raison des conditions inhumaines dans lesquelles vit la population carcérale.

Les prisons de Beni et de Butembo, dans la province du Nord-Kivu, sont plus que surpeuplées. La prison de Beni, construite pour une capacité de 150 personnes, accueille maintenant plus de 800 détenus. Son directeur, Tsongo Makelele, déplore que le centre de détention n'a pas assez de nourriture.

"Je peux confirmer qu'il y a un réel manque de nourriture et s'il n'y a pas de soutien des différentes autorités et organisations humanitaires, nous verrons le pire", avertit-il.

Frappés par la malnutrition, beaucoup de détenus sont malades.

À Butembo, la situation est pire: la diarrhée est devenue une malaiie presque chronique pour les prisonniers.

"Nous sommes conscients de ce problème de prise en charge des détenus. Une mauvaise alimentation crée une malnutrition aiguë chez les détenus. Le mois dernier, nous avons enregistré des cas de diarrhée et trois personnes sont décédées des suites de cette maladie", avoue Aubin Luhavo, un des responsables de la prison de la ville.

Angelus Kavuthirwaki, membre d'une organisation de défense des droits de l'homme, s'insurge contre la léthargie des autorités en matière d'alimentation et de soins médicaux pour les détenus.

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"La situation de nos prisons en termes de nourriture est toujours morose, donc depuis quelque temps, c'est le CICR qui intervient et parfois le gouvernement provincial. Mais la nourriture qui est donnée aux pensionnaires est insignifiante", révèle-t-il.

Dénonçant ces conditions inhumaines dans lesquelles se trouvent les prisonniers dans l'est du pays, cet activiste demande aux autorités congolaises de respecter les vies humaines en offrant aux prisonniers de meilleures conditions.

"L'État a l'obligation de les aider. Dans les conditions dans lesquelles ils sont, ils n'ont pas la possibilité d'acheter de la nourriture, l'État doit faire preuve de responsabilité", lance-t-il.

En plus des conditions difficiles, les prisonniers sont susceptibles d'être attaqués par les groupes rebelles de la région. Le cas le plus récent a été l'attaque de la prison de Butembo par des hommes lourdement armés identifiés, selon l'armée, comme des rebelles Mai-Mai. Deux policiers ont été tués et près de 800 prisonniers ont pris le large.

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