Kenya: Présidentielle kenyane - Attention au remake de 2017 !

Wafula Chebukati chair of the Independent Electoral and Boundaries Commission (IEBC) presenting certificate of election to William Ruto, after he was was declared winner of the Presidential contest by the IEBC.
analyse

Près d'une semaine après la présidentielle du 9 aout dernier, les Kényans s'impatientaient de connaitre le nom de leur nouveau président c'est-à-dire celui-là qui succèdera à Uhuru Kényata qui, à l'issue de ses deux mandats constitutionnels, a décidé de faire valoir ses droits à la retraite .

En effet, jusqu 'hier, et ce au moment où nous tracions ces lignes, le dépouillement se poursuivait dans une atmosphère lourde qui fait redouter les violences qui ont émaillé la présidentielle de 2017. Par endroits, ont été signalées des échauffourées qui ont opposé les partisans de Raila Odinga à ceux de William Ruta par ailleurs colistier du président sortant. Le calme, après l'intervention musclée de la police, était revenu mais la situation reste pour le moins explosive dans un pays comme le Kenya où élection rime avec violence. On croise donc les doigts, espérant que les uns et les autres mettront de l'eau dans leur vin afin que soit vaincu ce qu'il est convenu d'appeler le signe... kényan.

Surtout que les acteurs politiques ont donné une très belle image d'eux à travers une campagne électorale très apaisée qui n'a enregistré ni couac ni anicroche. Cela dit, afin d'éviter les longues et angoissantes attentes sur fond de suspicions, n'y a-t-il pas lieu, à l'avenir, d'opérer des réformes de la Commission électorale de sorte à permettre une publication plus rapide des résultats des urnes à l'instar de ce qui se passe dans certains pays du continent ou d'ailleurs ? C'est un énorme défi à relever pour autant que l'on veuille minimiser les risques de fraude et de contestation électorales.

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Certes, l'on reconnait que la tâche, dans le cas d'espèce, est immense surtout qu'il s'agit d'élections générales mais force est de reconnaitre que les législatives ou sénatoriales cristallisent beaucoup les attentions que la présidentielle qui déchaine les passions, quand elle ne prend pas parfois en otage la vie de toute une nation avec tout ce que cela comporte comme conséquences aux plans humain et social.

Pour ne pas donc envisager la publication, dans les 72 heures qui suivent la date de déroulement du scrutin, des résultats de la présidentielle, quitte à revenir plus tard avec ceux des locales ? Du reste, on comprend la prudence dont font montre les responsables de la Commission électorale qui travaillent à éviter des erreurs qui pourraient conduire à l'annulation du scrutin comme ce fut le cas en 2017, mais la méfiance étant devenue la chose la mieux partagée en matière de compétition électorale, il y a lieu de travailler à écourter les délais, ne serait-ce pour ôter tout argument aux candidats de mauvaise foi. Et Dieu seul sait s'il en existe au Kenya .

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