Cote d'Ivoire: RHDP-Kobenan Kouassi Adjoumani - "Gbagbo avait été condamné pour les faits de destruction volontaire de biens d'autrui, vol en réunion avec port d'armes ... "

Porte-parole principal du RHDP, Kobenan Kouassi Adjoumani avait promis une réponse de sa formation politique au Parti des peuples africains Côte d'Ivoire (PPA-CI). Hier cette promesse a été tenue. Au siège annexe des houphouëtistes à Cocody Vallon, point par point, il a démonté les arguments avancés par Justin Katinan Koné, porte-parole du PPA-CI, lors d'une conférence de presse animée au lendemain de la célébration du 62e anniversaire d'indépendance de la Côte d'Ivoire. En effet, ce dernier avait estimé que Laurent Gbagbo devrait bénéficier d'une loi d'amnistie plutôt que d'une grâce présidentielle comme l'aurait recommandé le dialogue politique. Il a aussi dénoncé la peine de 20 ans d'emprisonnement infligée à l'ex-président de la République, ce dernier étant un ancien chef d'Etat.

Kobenan Kouassi Adjoumani a rappelé qu'il y a des exceptions à la loi n°2005-201 du 16 juin 2005 portant statut d'ancien président de la République, d'ancien président ou chef d'institution nationale et d'ancien membre du gouvernement. " En effet, l'article 54 de la loi précitée prévoit que ces mesures spéciales instituées, en matière de poursuite ou d'arrestation d'un ancien président de la République pour des faits criminels ou délictuels par lui commis, ne s'appliquent pas pour les poursuites des infractions perpétrées lors des campagnes électorales ou à l'occasion des élections ", a souligné le porte-parole principal du RHDP. Qui ajoute que Laurent Gbagbo a été poursuivi et condamné pour des faits commis pendant la crise postélectorale, c'est-à-dire, à l'occasion des élections de 2010. " En conséquence, cette procédure spéciale ne pouvait donc être alléguée pour contester la régularité des poursuites engagées contre M. Laurent Gbagbo. Ce dernier tombe donc sur le coup de l'article 54, en raison de la période au cours de laquelle les faits qui lui sont reprochés ont été commis ", a éclairé le conférencier.

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Concernant le fait que selon le porte-parole du PPA-CI, les poursuites engagées contre M. Gbagbo ne seraient pas légitimes dès lors que la BCEAO, victime principale dans cette affaire, ne se serait pas constituée partie civile, Kobenan Kouassi Adjoumani a fait observer que Laurent Gbagbo et ses co-inculpés avaient été condamnés pour les faits de destruction volontaire de biens d'autrui, vol en réunion avec port d'armes par effraction, complicité de vol en réunion commis au préjudice de l'Etat de Côte d'Ivoire, de la BCEAO, de la SIB, de la SOTRA et de la Caisse d'Épargne CNCE, lors de la crise postélectorale.

" Il s'agit ici d'infractions pénales pour lesquelles la plainte de la victime n'est pas obligatoire ou nécessaire pour déclencher l'action publique. Le procureur de la République saisi engage immédiatement la poursuite. Une plainte de la BCEAO, dans le cas d'espèces, n'était donc pas nécessaire pour poursuivre M. Gbagbo ", a-t-il indiqué. Le conférencier a rappelé que dans son traditionnel message à la Nation, à l'occasion du 62e anniversaire de l'accession de la Côte d'Ivoire à l'indépendance, le Président de la République, Alassane Ouattara, a annoncé des décisions d'ordre politique et social dont le caractère historique a été salué par les Ivoiriens dans leur grande majorité et les nombreux observateurs de la vie politique nationale. En effet, ces décisions, qui constituent un pas décisif dans le processus de décrispation du climat politique et de réconciliation nationale, contribuent également à l'amélioration du pouvoir d'achat des populations ivoiriennes.

" Le RHDP, qui s'attendait à une réaction de gratitude et à des remerciements de l'ensemble de l'opposition en particulier du PPA-CI, a lu avec une grande surprise diverses déclarations provenant des instances dirigeantes de ce parti, qui s'est ouvertement insurgé contre la mesure de grâce présidentielle accordée à son président M. Laurent Gbagbo ; estimant que ce dernier devrait plutôt bénéficier d'une loi d'amnistie ", a regretté le porte-parole principal du RHDP.

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