Cameroun: Rien ne sert de courir, il faut partir à point!

Lorsque nous reprenons à l'heure actuelle la lecture d'un ouvrage comme "Cameroun, ma part de vérité", de Ngouo Woungly-Massaga, un livre/interview commis par l'historien Daniel Abwa aux Éditions Minsi, dans les témoignages sérieux qui sont faits par l'acteur de tout premier plan que le Commandant Kissamba a été pendant plus de la moitié d'un siècle dans cette affaire, des témoignages qui portent sur la conduite et le déroulement de la lutte sous la direction de l'UPC dans années 1950-1960

Il apparaît clairement que beaucoup d'anomalies que l'on peut objectivement considérer comme étant les principales causes des résultats mitigés de la lutte du peuple camerounais pour la véritable indépendance. En effet, à l'analyse des faits qui y sont relatés, on est fondé de dire que les patriotes ne pouvaient pas objectivement gagner ni la guerre politique ni la guerre des armes.

Pas seulement parce qu'ils avaient en face d'eux plus forte partie, mais aussi parce qu'ils n'étaient pas vraiment organisationnellement prêts sur le plan politique et encore moins, sur le plan militaire. En effet, au moment où l'UPC en 1955, est acculée à livrer la bataille en s'opposant militairement aux forces armées coloniales, ses troupes n'étaient pas matériellement et idéologiquement parlant dans les dispositions qui étaient pourtant requises par la gravité de l'événement. Dans de telles conditions défavorables, dès le départ, elle était donc à son corps défendant, acculée à n'être que sur la défensive.

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Une chose qu'elle a d'ailleurs, il faut le dire, très bien su faire. Mais malheureusement, ce n'est pas dans une telle posture que les guerres se gagnent. Les guerres se gagnent en passant constamment à l'offensive de l'ennemi.

Sans aller jusqu'à demander si les forces qui luttent aujourd'hui en 2022, pour cette même indépendance véritable, ont mis à profit le temps qui s'est écoulé depuis pour revoir leur copie et mettre au point et à jour leurs instruments de combat, nous nous limitons à chercher à savoir si elle ont au moins simplement tirer des leçons des échecs du passé.

Nous ne craignons malheureusement pas de répondre à cette question par la négative. Toute relance sérieuse de la lutte devra pourtant commencer par l'analyse des causes de ce passé car c'est en ayant conscience des erreurs que nous avons commises que nous éviterons de retomber dans les mêmes travers. Il ne sert à rien de courir, il faut partir à point.

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