Madagascar: Insécurité non maîtrisée - La société civile tire la sonnette d'alarme

L'insécurité fait partie intégrante du quotidien des Malgaches éparpillés dans toutes les régions du pays. Une situation qui apparaît comme étant normale et qui constitue un frein à l'épanouissement du citoyen, au développement de la région et du pays.

"Vonjeo, vonjeo e ! Mpangalatra e ! (Au secours, au secours, au voleur!)". Le cri de détresse d'une mère de famille victime d'un voleur à la sauvette du quartier des 67ha en fin d'après-midi un dimanche. Un cas qui n'a pas causé de réactions de la part de la vingtaine de personnes ayant assisté à la scène. "C'est une victime parmi tant d'autres. Ici, les vols, les attaques, la drogue et les prostituées font partie de notre quotidien", témoigne Elisa (nom d'emprunt), vendeuse de brochettes des 67ha. En effet, il ne se passe pas un jour sans que la presse malgache ne rapporte un ou des cas de vol, de viol ou d'attaques à mains armées dans les quartiers, villes, communes et routes nationales. Une "situation non maîtrisée" selon les organisations de la société civile malgache qui haussent le ton pour que les autorités prennent leur responsabilité et agissent pour protéger la population et leurs biens. "L'insécurité touche tous les citoyens malgaches et toutes les régions actuellement", a lancé Andriamoraniaina Harijaona, coordonateur technique du Mouvement Rohy lors d'une conférence de presse à Ambatonakanga le 6 août dernier. Les cris d'alarmes des producteurs de vanilles venus à Antananarivo dans le cadre d'un atelier organisé par le mouvement Rohy témoignent de la gravité de la situation.

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Anticipation. La situation serait telle que les citoyens se sentent "abandonnés" à leur triste sort.

Les cas rapportés quotidiennement par les médias comme celui où des "dahalo" ont brûlé un village entier et ont tué les habitants il y a de cela deux semaines en sont également de parfaites manifestations. "Il n'existe pas de plan concret et cohérent tendant à freiner l'escalade de violence, de pillages... de l'insécurité", note le représentant de la société civile malgache. La récurrence des cas interpelle également sur une pratique type des autorités du pays : "c'est une fois que ces situations se présentent, que l'acte de violence et de pillages est consommé, que les faits sont criés par les médias et les lanceurs d'alertes, que les éléments des forces de l'ordre font tout pour faire croire qu'ils travaillent. Ils dépêchent plusieurs de leurs membres pour camoufler la situation. Le tout, photos bien shootées en appuis", déplore Tina, universitaire qui œuvre pour la promotion des droits humains. Harijaona Andriamoraniaina a quant à lui conclu : "on aurait dû mobiliser toutes les ressources bien avant. On doit faire preuve d'anticipation afin de limiter les cas de violences et d'insécurité".

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