Que faut-il penser de l'insistance de Navin Ramgoolam à préciser qu'il n'existe, à ce stade, aucun accord des trois partis de l'opposition parlementaire, pour les municipales et moins encore pour les législatives.
Elle ne peut vouloir dire qu'une chose : que l'ancien Premier ministre n'est pas encore persuadé de la force de frappe de cette alliance. Elle est potentiellement porteuse en milieu urbain, son impact ne sera pas le même chez l'électorat rural.
Mais cette période d'attente est effectivement l'occasion d'une négociation approfondie d'un programme de gouvernement. À cet égard, le modèle allemand de contrat de coalition devrait inspirer les trois partis.
Les trois partis allemands - les Sociaux-démocrates, les Verts et les Libéraux - issus des dernières élections sans qu'aucun ne dispose de la majorité absolue, ont mené des mois durant de rudes négociations sur un contrat de coalition. Leurs divergences idéologiques sont nombreuses mais ils sont parvenus à s'accorder sur les objectifs à atteindre.
On peut imaginer, dans le cas mauricien, une négociation préélectorale sur nos enjeux : l'équilibre de pouvoirs entre la présidence et le Premier ministre, la dépolitisation et l'autonomisation des institutions, la revitalisation de la fonction publique par le biais de la méritocratie, l'indépendance véritable de la police, la refonte de l'ICAC, la professionnalisation de la MBC-TV.
"Tall order", aurait dit sir Seewoosagur.