Les pays africains sont invités à consacrer davantage de ressources dans des investissements pour prévoir d'éventuelles pandémies.
Cette invite a été faite lors de la table-ronde virtuelle que TrustAfrica a organisée ce jeudi 18 août sur les conséquences du COVID-19 sur les populations marginalisées.
Cet exercice de recherche de stratégies et d'actions en direction des populations marginalisées après un partage d'expériences a permis aux conférenciers d'émettre des suggestions pour une meilleure prise en charge des populations pauvres en cas de pandémie.
L'invite pour une augmentation des investissements destinés à la protection des populations marginalisées a été confinée dans une étude que Trust Africa avait commanditée et dont les résultats ont été partagés lors de cette table-ronde.
Une étude qui, selon le Dr Chaïbu Azumah a permis de constater que l'impact de la pandémie est allé au-delà de la santé en affectant les minorités et les groupes autochtones sur le plan social, économique, entre autres.
À en croire, la même source, la pandémie a limité la percé de l'égalité de genre et a brisé l'élan de solidarité avec l'accroissement de la violence dans des pays comme le Togo, le Nigeria, l'Afrique du Nord.
Devant cet état de fait, l'étude de TrustAfrica recommande la mise en place de réponses locales avec des politiques de relance qui doivent mettre l'accent sur la résilience des initiatives de développement.
C'est dans ce sens qu'il est recommandé d'investir dans l'adaptation et dans l'anticipation des chocs futurs afin de mieux assister les groupes marginalisés.
Sur cette lancée, les acteurs sont invités à maintenir de bonnes bases de données pour une meilleure prise en charge des populations pauvres et marginalisées.
Pour l'étude, les organisations communautaires de base doivent travailler avec les gouvernements pour la réduction de la violence basée sur le genre.
Une indication qu'avaient déjà données les organisations philanthropiques qui généralement font la promotion de l'utilisation des stratégies et ressources africaines pour la résolution des problèmes du continent.
Sur la même lancée, le Dr Abdoulaye Macko qui a partagé l'expérience malienne en matière de lutte contre le Covid-19 qui a montré une grande solidarité entre les populations démunies, appelle à l'implication des populations dans toute initiative.
Dans un regard d'anticipation, il recommande la création d'un système de santé décentralisé pour la prise en charge des populations marginalisées surtout les femmes et les jeunes.
Dans la même veine, Me Fatimata Mbaye de la Mauritanie, prie la société civile à accompagner les communautés en sensibilisant les populations au niveau des zones frontalières et chez les populations migrantes.
Même son de cloche pour M. Naji Moulay Lahsen qui, après un focus sur la situation en Afrique du Nord, appelle la société civile à travailler en réseau pour mieux appréhender les problèmes des populations.
Ce qui, selon lui, devrait être renforcé par des investissements que les gouvernements vont consacrer aux systèmes de santé et prévenir d'autres pandémies.
Mme Mary Mulunga d'Afrique du Sud quant à elle, pense que l'exemple d'Afrique Australe, où plus de 80% des commerçants transfrontaliers sont des femmes, doit faire tache d'huile en Afrique.
Malgré une situation imposée par les restrictions et autres mesures sanitaires, les commerçantes ont trouvé l'équilibre entre initier des solutions alternatives pour leurs activités et respecter les obligations de la pandémie.
Étant éléments du secteur informel non enregistrés dans les registres étatiques, elles ont organisé des achats groupés pour continuer à s'approvisionner dans les marchés émetteurs.
Pour Mme Mary Mulunga, il faut voir comment faire du lobbying auprès des gouvernements pour créer des mesures de protections pour les populations marginalisées et leur permettre de bénéficier des mesures de protections.
À son avis, il s'agit également de voir comment doter les femmes commerçantes de compétences numériques et outils digitaux pour poursuivre leurs activités.
Dans cette dynamique de recherche de solutions africaines aux problèmes du continent, Alfred Sigo du Kenya plaide pour une meilleure implication des jeunes à tous les niveaux.
Stigmata Tenga de APN, de son côté, pense qu'il faut tirer profit des meilleurs pratiques notés en Afrique. Pour elle, c'est un atout à utiliser pour mieux questionner les processus politiques et renforcer nos systèmes de réponse.
À son avis, il faut restaurer les systèmes philanthropiques et essayer d'utiliser les solutions traditionnelles en développant une vision panafricaine pour nos pays.