Togo: Une décision " inopportune qui accentue davantage la précarité de la grande masse des Togolais ", d'après les OSC

Depuis le 08 août dernier, le prix du gaz butane a connu une hausse d'environ 73% au Togo. Une situation qui fait réagir des organisations de la société civile qui appellent les autorités à œuvrer pour revenir sur l'ancien tarif.

Dans une lettre adressée aux Directeurs Généraux des sociétés distributrices de gaz le vendredi 12 août 2022, le ministre du commerce, Kodjo Adedze informe, " Après étude, je porte à votre connaissance que cette version est approuvée au prix plafond de 895 FCFA le kilogramme ".

À ce nouveau prix, les bouteilles de 6 k et 12,5 k se vendent désormais à 5 400F et 11 300F au lieu de 3125F et 6500F. Soit une augmentation de 72,8%.

Comme la majorité des togolais, le nouveau tarif n'est pas au goût des organisateurs de la société civile qui sont montés au créneau ce jeudi pour se prononcer en faveur d'une baisse du prix du kilogramme du gaz.

Soulignant le fait que le gaz domestique est devenu à ce jour un produit de première nécessité dont la consommation devrait être encouragée pour ralentir l'allure inquiétante de la déforestation et du réchauffement climatique, les mouvements et associations signataires estiment que " cette révision à la hausse est en déphasage avec tous les engagements pris par le Togo en matière de protection de l'environnement et des ressources forestières devant les institutions internationales, et notamment à la 26ème Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP-26) " à laquelle le chef de l'État togolais a pris personnellement part.

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" Que vaut un engagement pris par un État lorsque ses dirigeants prennent des mesures qui vont à l'encontre ? ", interrogent l'ALCADES, l'ASVITTO, le GAGL, le GCD, le GLOB, le FDP, la LCT, la LTDH, le MCM, le MJS et le SEET.

Dans leur déclaration, les organisations déplorent que le Togo détient le "record du prix au kilogramme du gaz butane dans la sous-région" pendant que ses fonctionnaires ont "les salaires les plus bas", en plus de la "faiblesse des revenus, du pouvoir d'achat et la précarité avancée et ambiante" qui caractérisent le quotidien des Togolais.

D'après les informations, l'État togolais a décidé de l'arrêt de la subvention du gaz butane pour financer les programmes visant à soutenir les couches vulnérables par le biais d'autres projets. Une excuse que semblent balayer du revers de la main la population togolaise et les OSC dans la dite déclaration.

Selon elles, il semble donc désormais manifeste que cette décision s'assimile à une "stratégie savamment entretenue par le gouvernement pour maintenir les citoyens dans une paupérisation qui condamne davantage les ménages à ne jamais s'affranchir de la pauvreté et la grande misère".

Au vu de tout cela, les organisations "demandent avec insistance au gouvernement d'abandonner le projet de libéralisation du secteur du gaz butane" et de "revenir aux anciens prix le plus rapidement possible".

Ces dernières trouvent que revoir à la baisse le tarif, "y va de la cohésion nationale à laquelle le gouvernement du Togo appelle à corps et à cris dans le cadre de la lutte contre le terrorisme".

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