Congo-Brazzaville: Interview - " Les vestiges ", nouvel ouvrage de Lewa-Let Mandah

interview

Le poète et dramaturge congolais Yvon Wilfride Lewa-Let Mandah vient de signer son dixième ouvrage, " Les vestiges ", publié aux éditions LMI à Pointe-Noire. Il nous en parle. Entretien.

Les Dépêches du Bassin du Congo (L.D.B.C.) : Quel est le sens du titre de votre nouvel ouvrage ?

Yvon Wilfride Lewa-Let Mandah (Y.W.L.M.) : Etymologiquement, " les vestiges " sont des fossiles, des archives, des empreintes, ... Bref, ce sont des traces archéologiques qui exhument et révèlent l'existence d'une civilisation donnée. Souvenez-vous entre 1997 et 2000, la République du Congo, mon pays, a connu des turpitudes qui l'ont endeuillé et délabré. De nombreux congolais et congolaises ont migré de Brazzaville à Dolisie en débouchant à Pointe-Noire, havre de paix. Au lendemain de cette période, je me suis donné le noble et lourd fardeau de redécouvrir nos principales villes.

Par conséquent, ce sont des vestiges qui m'y ont accueilli. Ceux-ci parlent et témoignent pour qui sait analyser et interpréter leur langage. Cela m'a permis de faire un comeback. Un retour sur moi-même et sur la vie de mes concitoyens et compatriotes, en partant des gouvernants jusqu'à la populace. Telle est la source d'inspiration première de mon nouvel ouvrage, le dixième de ma carrière littéraire. Nonobstant, ceci n'est qu'un prétexte. Comme Sony Labou Tansi l'affirmait pour la mise en scène qui vient boxer le texte initial.

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L.D.B.C. : Alors qu'en est-il des thèmes majeurs de ce livre ?

Y.W.L.M : J'ai fait une mixture des vestiges et du paysage actuel de notre cité à l'échelle nationale avec une œillade sur le continent africain et d'autres contrées du globe terrestre. Autrement dit, j'aborde la thématique du patriotisme, de l'amour du prochain mais aussi de l'amour éros, philia et agapao. Je procède également à la dénonciation des antivaleurs et de la non-assistance à personne en danger. Le cas échéant de la communauté internationale qui voit périr de centaines de jeunes africains en mer méditerranée, en quête d'un eldorado en Occident.

L.D.B.C. : Du théâtre à la poésie, comment avez-vous réalisé un tel saut ?

Y.W.L.M : Ce livre est un recueil de poèmes. Il est vrai que d'aucuns me reconnaissent beaucoup plus comme un dramaturge et un metteur en scène-comédien, dans la mesure où le théâtre est devenu, depuis plus d'une décennie, mon violon d'Ingres. Cependant, ma vocation première est la poésie. J'avoue que je ne peux pas être dramaturge sans être poète génétiquement.

L.D.B.C. : Un dernier mot ?

Y.W.L.M : Je recommande vivement à quiconque de se procurer ce livre car il est adapté aussi bien aux initiés de la poésie qu'au commun des mortels. Son style fait une symbiose entre la versification française, le surréalisme, les vers libres et ce qui me caractérise singulièrement. La diversité thématique abordée intéresse toutes les couches de la société humaine car j'évoque mon Congo et son peuple avec une ramification sur les autres peuples du monde. Toute personne devrait faire le nécessaire pour parcourir ce merveilleux ouvrage car il parle aussi de lui ou d'elle. J'y ai planté mon ingéniosité.

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