Ile Maurice: Tué sur son lieu de travail - Vishnu Vencatachellum ne jouera plus avec sa petite-fille

Cinq jours après le départ subit de Narainsamy Vencatachellum, les proches de ce dernier sont toujours dans le flou. Ils attendent des réponses sur la mort de ce quinquagénaire qui habitait Camp-Levieux.

L'homme de 59 ans a été retrouvé sans vie sur son lieu de travail à la station de traitement des eaux usées à St-Martin. Il portait de nombreuses blessures et sa chemise était tachée de sang. Il venait de prendre cet emploi comme vigile il y a deux mois. La victime était père de trois enfants et grand-père d'une petite-fille.

La police penche pour l'heure pour un cas de vol qui aurait mal tourné, car le téléphone cellulaire ainsi qu'une somme d'environ Rs 3 000 qui se trouvaient sur la victime ont disparu. Cette thèse est privilégiée car ce lieu serait un repère pour les toxicomanes. Le rapport d'autopsie qui a conclu à une fracture au cou est aussi venu renforcer la thèse d'un acte malveillant, d'autant plus qu'un des collègues de la victime avait lui aussi été victime de vol, il y a quelques jours. La police a aussi recuelli les versions des collègues de la victime.

Lundi, aux alentours de 6h30, avant de quitter sa maison, Vishnu, comme l'appelle affectueusement ses proches, a regardé une dernière fois son épouse, Padee, lorsque cette dernière lui préparait son repas. Elle lui avait aussi demandé de ne pas oublier de prendre son portable ainsi que son masque. Ce sont là les derniers mots que Padee a dit à son époux avec qui elle a partagé quelque 31 ans. De leur union sont nés Gessen, 30 ans, Arasi, 24 ans, et Anjali, 20 ans. Plus tard, aux alentours de 14 heures, les proches de Vishnu ont reçu la visite d'une équipe de police à leur domicile. Ils ne se doutaient pas que cette dernière venait leur annoncer une terrible nouvelle. Depuis, leur vie a basculé.

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Vishnu Vencatachellum, âgé de 59 ans, attendait impatiemment ses 60 ans pour pouvoir concrétiser certains de ses rêves. Il savait qu'après la retraite, il aurait plus de temps pour pouvoir rénover sa maison à Camp-Levieux et chérissait l'idée de pouvoir aider les membres de sa famille. Il y a deux mois, il a rejoint la station de traitement des eaux usées à St-Martin comme vigile, après avoir perdu son emploi comme helper à Hong Kong boutique, à Rose-Hill, où il avait travaillé pendant quelque temps. Avant cela, il était employé comme vigile au Hassamal Center, à Rose-Hill.

Même si son emploi de gardien à St-Martin était exténuant, Vishnu se réveillait chaque matin avec le même engouement. "Il quittait la maison à 6 h 30 et rentrait à 17 h 30. Il avait un jour de congé par semaine", raconte sa fille Anjali. Ceux qui ont côtoyé le défunt le décrivent comme quelqu'un qui aimait travailler. "Il n'a pas eu une vie facile, mais il ne baissait jamais les bras. Vishnu venait en aide à ceux qui avaient besoin de lui. Toujours prêt à aider. Il pensait toujours aux autres", confie un proche. Il était surtout un grand-père gâteau pour sa petite-fille Aavani, âgée de deux ans. L'enfant a du mal à comprendre que son "tata" ne jouera plus avec elle.

Des questions taraudent les proches de la victime. "Y a-t-il eu négligence de la part de ses supérieurs ? Comment se fait-il que mon père se trouvait seul lorsqu'il a été attaqué ? Où étaient les autres gardiens ?" lâche Gessen. Ce dernier explique que son père lui avait dit qu'il devait marcher environ 20 minutes dans une forêt pour aller réchauffer sa nourriture. "Eski li posib sa." Il n'arrête pas de se poser des questions sur le manque de sécurité sur le lieu de travail de son père.

Les funérailles de la victime ont eu lieu mardi.

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