Comores: L'ex-président Ahmed Abdallah Sambi en détention provisoire désormais "illimitée"

www.voltairenet.org
Discours de Ahmed Abdallah Mohamed Sambi à la 64e Assemblée générale de l'ONU

C'est une détention qui aurait dû durer au maximum huit mois mais, ce dimanche 21 août, l'ancien président des Comores, Ahmed Abdallah Sambi, entame le début de sa cinquième année, en résidence surveillée.

En 2018, l'ex-chef de l'État comorien a été inculpé de " corruption " et " complicité de faux " dans une affaire de fraude aux passeports. Selon les dernières déclarations du ministre de la Justice, sa détention provisoire sera désormais " illimitée ". Une situation que dénonce sa famille, alors que l'état de santé de l'ancien président s'aggrave. Jointe par RFI, sa fille, Tisslame Sambi, n'hésite pas à parler d'une séquestration.

"Il n'y a pas d'autres mots pour qualifier cette détention sans aucune limite. Une personne a été emprisonnée pour une durée illimitée. Elle n'a pas été jugée, elle n'a pas été condamnée mais elle est quand même privée de toutes ses libertés. C'est-à-dire que moi, depuis le 20 août 2018, je n'ai plus entendu la voix de mon père. Pourquoi ? Parce qu'on lui a pris son téléphone depuis ce jour-là. En résidence surveillée, il est isolé de tout le monde. Donc, à l'heure actuelle, moi sa fille et toute la famille, nous ne savons pas si mon père sortira un jour de cette détention provisoire illimitée et qui s'apparente finalement à une condamnation à vie, sans même qu'il y ait eu un procès préalable ou sans même qu'il y ait eu une condamnation judiciaire. Aujourd'hui, son état continue de se dégrader et ils le savent tous. Tout le monde le sait. La justice comorienne reconnait que son état de santé est complètement dégradé mais, en même temps, on refuse de lui donner accès à des soins médicaux. Donc, la justice comorienne, nous, on n'y croit plus. La justice comorienne l'a pris en otage et, j'ose le terme, c'est une prise d'otage puisqu'aujourd'hui on n'a aucune base légale ni un motif légal qui justifie encore le fait que mon père soit détenu", s'insurge-t-elle.

La famille de l'ex-président comorien a fait appel à l'Union africaine et aux Nations unies, en 2018. Les deux instances avaient qualifié la détention d'Ahmed Abdallah Sambi d'" arbitraire "

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.