Guinée: L'inaction face aux violences des manifestations

Malgré les nombreuses victimes lors de manifestations, les organisations de défenses des droits de l'homme déplorent des enquêtes qui aboutissent rarement.

Ces dix dernières années, ces centaines de jeunes Guinéens sont morts lors de manifestations organisées dans le pays. Les forces de police et l'armée sont souvent jugées responsables de ces crimes. Manifestations et forces de l'ordre se rejettent toutefois régulièrement la responsabilité.

Les organisations de défenses des droits de l'homme déplorent que les enquêtes ouvertes aboutissent rarement. C'est le cas de l'ONG "Les mêmes droits pour tous" qui s'est constituée partie civile dans plusieurs dossiers.

Frédéric Foromo Loua est le directeur de cette organisation et il estime que la justice guinéenne ne remplit pas son rôle.

"Nous assistons les victimes, nous nous constituons partie civile à leur coté car souvent la justice ne peut pas être rendue en Guinée", assure-t-il. "Nous sommes dans la plupart des cas obligés de nous diriger vers la cour de justice de la Cédéao. C'est le cas dans l'affaire Abdrahamane Camara qui a été torturé pas la gendarmerie. Une plainte a été portée mais elle n'a pas abouti."

Coopération guinéo-allemande

La coopération guinéo-allemande à travers le Service pour la paix mondiale basée à Berlin appuie le programme démocratie sans violence en Guinée. Ce programme est piloté par une structure locale dénommée "Baïonnette intelligente" qui s'efforce d'établir le dialogue entre les organisateurs de manifestations et les forces de l'ordre.

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Selon Mamadou Kaly Diallo, plusieurs formations sont faites dans le cadre du maintien de l'ordre mais aussi de la connaissance des textes juridiques qui régissent les manifestations. Il ajoute qu'une plateforme a été mise en place, composée notamment des jeunes des quartiers chauds de Conakry.

Les promesses des autorités

Mamadou Kaly Diallo explique que "nous avons réussi à réunir 35 jeunes de l'axe Hamdalaye-Bambeto-Kagbelen pour pouvoir ensemble identifier les causes des violences récurrentes et pouvoir apporter des solutions. Nous leur avons enseigné des stratégies de lutte non violente, notamment sur les questions de droits de l'homme. La plateforme est devenue nationale."

L'une des revendications du Front national pour la défense de la Constitution, dissous récemment par la junte au pouvoir, est le jugement des crimes de sang commis lors des manifestations.

L'actuel ministre guinéen de la Justice et des Droits de l'homme a promis que la lumière sera faite sur tous les crimes commis récemment lors de manifestations en Guinée.

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