Tunisie: N'est pas grand qui veut !

21 Août 2022

Approuvée par référendum, paraphée par le Président de la République et destinée à rompre avec une décennie noire qui a transformé la Tunisie du meilleur au pire, la nouvelle Constitution est mise en cause par ce qui reste des parties qui prétendent encore parler au nom du peuple.

Entre crédibilité imaginée et crédibilité réelle, Ennahdha et le Front du salut continuent à se revendiquer dans un faux débat. Une bulle de désarroi et d'égarement est toujours là. Pour la majorité écrasante des Tunisiens, elle serait liée à un degré de fiabilité perdu. Les déclarations et les arguments évoqués ne sont au fait qu'un prétexte qui en dit infiniment long sur des hommes, mais aussi des femmes, de plus en plus à la dérive.

Dans le même registre et faute d'une intégration réussie, beaucoup n'ont pu accéder à un statut providentiel. Réalisent-ils aujourd'hui qu'ils n'ont plus aucun impact sur les Tunisiens ? Reconnaissent-ils l'impossibilité de passer pour des références pouvant marquer et écrire l'histoire de la Tunisie ? Ont-ils enfin le courage d'avouer qu'ils avaient bien profité d'un statut particulier et d'un grand tapage médiatique, souvent même inconditionnels et la plupart du temps à tort ? Même s'ils ne manquent pas à chaque fois de prendre les sifflets qu'ils méritent, ils croient toujours que le peuple leur saura encore gré de voir leurs limites s'exposer et défiler partout où ils interviennent.

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Nouvelle étape et nouvelles priorités, l'on ne saurait ainsi ignorer l'impératif des changements nécessaires pour donner un nouveau souffle au paysage politique. Une valorisation dans tout ce qui a rapport à la vie politique, sur fond de rectification de tout le processus, est plus que jamais souhaitée.

Plus que des paroles et des promesses, les Tunisiens et les Tunisiennes attendent aujourd'hui de la classe politique des actes, des programmes, des stratégies. Pendant plus d'une décennie, ils étaient sanctionnés par le manque d'inspiration des partis politiques qui se sont succédé au pouvoir. Par l'absence d'initiative et d'anticipation. Par le peu d'emprise et de maîtrise sur les registres sociaux, économiques et financiers. Par l'émergence d'un système infertile et peu créatif. Allant même jusqu'à compromettre les vertus spécifiques à un modèle politique innovant, et surtout capable d'assurer la transition démocratique tant recherchée et espérée.

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