Maroc: Le Fonds monétaire arabe table sur un net ralentissement de l'économie marocaine

L'économie marocaine devrait enregistrer un net ralentissement de sa croissance au terme de l'année en cours, selon les nouvelles projections du Fonds monétaire arabe (AMF).

Dans la dix-septième édition de son rapport sur les perspectives de croissance économique des pays arabes, l'organisation arabe régionale table ainsi sur une croissance économique de seulement 1% en 2022 contre une moyenne régionale de 5,4%.

Ainsi, et après analyse des données recueillies par le Fonds, tout porte à croire que le Maroc afficherait la plus faible croissance de la région au terme de cette année finissante.

Dans ses nouvelles projections, rendues publiques récemment, le Fonds monétaire arabe annonce toutefois que la croissance de l'économie nationale devrait repartir en 2023.

En effet, selon les experts de cette organisation fondée en 1976 mais dont les premières opérations n'ont débuté qu'un an plus tard, l'économie marocaine devrait rebondir à 4% l'année prochaine.

Comme on s'en doutait, les projections du Fonds monétaire arabe dont la mission est de jeter les bases monétaires de l'intégration économique arabe et d'accélérer le processus de développement économique dans tous les pays arabes, rejoignent une tendance observée ces trois derniers mois et relevées à diverses occasions par d'autres institutions, internationales et nationales.

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A commencer par la Banque mondiale qui a annoncé, dans son "Rapport de suivi de la situation économique au Maroc : La reprise économique tourne à sec" que l'économie nationale connaîtrait un net ralentissent à 1,3% en 2022, sous l'effet de la sécheresse et de la hausse des prix des produits de base.

Selon les estimations de l'institution internationale, "l'économie accusera un net ralentissement en 2022, avec un taux de croissance prévu de 1,3% en 2022, contre 7,9% en 2021".

Confirmant également le ralentissement de l'économie nationale, le Haut-commissariat au plan (HCP) a pour sa part souligné que la croissance économique progresserait de 1,3% en 2022 contre 7,8% en 2021, avant de rebondir à 3,7% en 2023.

"Tenant compte d'une progression de 2,2% des impôts et taxes sur les produits nets de subventions, la croissance économique nationale devrait afficher un net ralentissement de 1,3% par rapport à 7,9% enregistré en 2021", a estimé l'organisme public lors d'une rencontre tenue au cours de ce mois de juillet à Rabat.

Après le rebond remarquable de 7,9% enregistré en 2021, "la croissance de l'économie nationale devrait ralentir à 1% cette année puis s'accélérer à 4% en 2023", avait affirmé Bank Al-Maghrib à l'issue de la deuxième réunion trimestrielle de l'année 2022 tenue en juin à Rabat.

Selon la Banque centrale, l'économie du pays devrait connaître cette année une forte décélération conjuguée à une exacerbation des pressions inflationnistes.

Pour 2023, pas plus tard qu'en juillet dernier, le Centre marocain de conjoncture (CMC) a annoncé dans sa publication mensuelle "Maroc conjoncture" (N°348) que le taux de croissance de l'économie nationale devrait s'établir à 5,4%.

Dans un spécial intitulé "La croissance économique : Contraintes et capacités de résilience", l'observatoire privé a également prévenu que "l'année 2023 serait un exercice foncièrement singulier entouré de fortes zones d'ombre et d'incertitudes à un tel point qu'un grand nombre de difficultés se sont mises au travers de l'anticipation de ses performances macro-économiques".

Au cours du même mois, le gouvernement a annoncé qu'il tablait sur une croissance économique à 4,5% en 2023 contre 1,5% pour 2022.

Devant la commission des finances et du développement économique à la Chambre des représentants, la ministre de l'Economie et des Finances, Nadia Fettah, a indiqué que "ces prévisions sont basées sur les hypothèses d'une récolte céréalière de 75 millions de quintaux (Mqx) en 2023, d'un repli du prix du gaz butane à 700 dollars/tonne et d'une baisse du cours du pétrole à 93 dollars/baril et, par conséquent, le retour du taux d'inflation à 2%", a rapporté la MAP.

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