Ile Maurice: Pas de caution pour Akil Bissessur - Une enquête approfondie attendue

Arrêtés vendredi soir, Me Akil Bissessur et Doomila Devi Moheeputh restent en détention. L'avocat n'a pas obtenu de caution hier. Quant à la motion de sa compagne, elle sera débattue aujourd'hui.

La motion de remise en liberté dans l'affaire de trafic de drogue présumé im- pliquant Akil Bissessur et sa compagne, Doomila Devi Moheeputh, a été débattue devant la Bail and Remand Court, hier. La libération sous caution a été refusée à l'avocat, qui était représenté par ses confrères Sanjeev Teeluckdharry et Rouben Mooroongapillay.

Le magistrat a évoqué le risque que l'avocat Akil Bissessur interfère avec des témoins si jamais il obtient la caution. "La police a mis en avant un fait important pour objecter à la remise en liberté. Une interférence avec des témoins a été évoquée en cour parmi les trois objections émises par la police. Elle a expliqué qu'il y a une enquête en cours et que la police soupçonne un réseau de drogue sur lequel une enquête approfondie a été ouverte. C'est pour cela qu'il faut donner le temps à la police d'agir", a expliqué le magistrat Prashant Bissoon.

Quant à la motion pour la remise en liberté de Doomila Devi Moheeputh, elle a été renvoyée par son avocat, Me Neelk- hant Dulloo, pour aujourd'hui, devant la cour de district de Rose-Hill.

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Les débats devant la Bail and Remand Court hier ont duré cinq heures. Après les plaidoiries des deux parties, le magistrat a pris plus de deux heures pour délibérer avant de rendre sa décision.

Le récit de l'inspecteur Ramlugun

La police, représentée par l'inspecteur Ramlugun du CCID, a soulevé trois points pour appuyer son objection à la remise en liberté de Me Akil Bissessur. L'inspecteur a expliqué qu'il y aurait des risques que l'accusé interfère avec des témoins, ou qu'il s'enfuie du pays. Ou même qu'il commette de nouveau le même délit.

L'inspecteur Ramlugun a aussi relaté les faits survenus le jour de l'arresta- tion d'Akil Bissessur et de sa compagne afin de soutenir les points avancés. "L'opération a eu lieu dans la soirée du 19 août à 22 heures. La Police Head Quarters Striking Team, sous la supervi- sion de l'ASP Jagai, avait un mandat de perquisition pour pénétrer dans la maison de Doomila Moheeputh à Palma."

Une fois sur les lieux, la police a informé les occupants qu'elle a un mandat de perquisition pour fouiller la maison. "Me Akil Bissessur, qui se trouvait sur les lieux, s'est montré réticent à laisser entrer la police dans la maison. La police a constaté qu'Akil Bissessur avait en sa possession un sac de sport noir et rouge. Il aurait pris le sac pour sortir de la chambre où il se trouvait. La police lui demandait d'ouvrir la porte. Pendant ce temps, il a éteint la lumière et a essayé de détruire ce qui était suspecté d'être de la drogue qui se trouvait à l'intérieur", a déclaré l'inspecteur.

En voyant cette scène, la police a es- sayé de forcer la porte d'entrée pour arrêter le suspect. "La police a pu procéder à l'arrestation de ce dernier et une fouille a été effectuée. Une certaine quantité de drogue synthétique a été saisie sur place. Le sac était dans les toilettes. La police a retrouvé de la drogue dangereuse sur le vase des toilettes et dans le tuyau à extérieur où il aurait essayé de flush la drogue pour détruire les preuves", a ajouté l'inspecteur.

Il a précisé que la drogue est soupçonnée d'être de la drogue synthétique estimée à 52 g au coût de Rs 260 000. "Le portable du suspect a été saisi, il y avait des papiers OCB, au total 49. Je tiens à préciser que nous avons en notre possession une vidéo filmée par l'un des membres de la striking team qui montre Me Akil Bissessur en train de se sauver avec un sac de la pièce où il se trouvait", a poursuivi l'enquêteur principal du CCID.

Il a précisé que la police est en possession du téléphone portable du suspect qui sera examiné par l'IT Unit pour les besoins de l'enquête. "L'enquête est au stade préliminaire car une partie de l'interrogatoire d'Akil Bissessur a commencé ce dimanche. Cette affaire est un cas de drogue très grave qui mérite amplement enquête minutieuse car la police enquête également sur un réseau qui fait partie de cette transaction de drogue. Dans les jours à venir, la police aura des informations accablantes afin de procéder à l'arrestation d'autres suspects. Je ne peux révéler la nature de ce réseau."

L'inspecteur a déclaré qu'il faut attendre le rapport du Forensic Science Laboratory (FSL) pour avancer dans l'enquête. Pour l'officier du CCID, si jamais Me Akil Bissessur est relâché, "il risque d'interférer avec les membres de ce réseau sur lesquels nous enquêtons en ce moment. S'il est relâché sous caution, il pourra avoir accès à des moyens technologiques pour détruire toutes formes de communication ou preuves. Il peut aussi commettre le délit une deuxième fois en faisant des vidéos live sur les réseaux sociaux pour induire le public en erreur. Me Akil Bissessur pourra dire que la police n'avait pas de mandat de perquisition en bonne et due forme et que la police n'a pas suivi les procédures afin de perquisitionner la maison".

La police a aussi expliqué que le délit de trafic de drogue est de nature sérieuse. "La police a de bonnes raisons de croire qu'il peut quitter le pays à n'importe quel moment car nous ne pourrons pas contrôler ses mouvements après sa libération. Il risque de s'enfuir par voie maritime car nous sommes entourés par la mer. D'ailleurs, il n'a pas remis son passeport à la police."

Dans sa plaidoirie, Me Sanjeev Teeluckdharry devait déclarer que le mandat de perquisition ne mentionnait pas le nom de la personne chez qui la police se rendait, sauf le nom de la rue où habite la compagne d'Akil Bissessur, à Palma. L'officier du CCID dit ne pas être au courant de ce fait mais que c'est lui qui s'occupe de l'enquête après que la Police Head Quarters Striking Team a confié cette affaire au CCID. "Ou o kouran ki lapolis inn al kot Akil Bissessur à Dreamton Park à Sodnac é inn fer zis trwa minit apré inn dir éna kaméra laba?"

Me Sanjeev Teeluckdharry a aussi mentionné que l'avocat a un "clean record". "Il ne peut pas se sauver car son passeport a expiré et a été égaré. Le risque de commettre ce même délit deux fois ne tient pas la route car la première fois il a été arrêté pour une affaire de breach of ICTA."

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