Madagascar: Musique - Dama, lobbyiste malgré lui sur " Tsimiroro "

Dama n'en est pas à son premier coup d'essai avec " Tsimororo ", une nouvelle chanson de son cru dans l'optique d'une sortie très prochaine. Sans doute une question de jours ou de quelques semaines. " J'ai été à l'usine de Madagascar Oil à Tsimiroro, j'ai vu des énormes fûts d'huile lourde qui sont inexploités ", s'insurge-t-il.

Il a tenu à rencontrer la presse avant la sortie officielle de ce produit. Mi-lobbying, mi-engagement personnel. Les dirigeants de la société ont même tenu à le rencontrer quand ils ont entendu cette chanson créée il y a deux ans. La maquette a sans doute atterri dans leurs oreilles comme par miracle. Les images du clip montrent des scènes dans les usines à Tsimiroro.

Une chanson qui tombe à point nommé avec la " crise " de gasoil actuellement. Dans le genre musique style hymne de jeu sportif ou de rencontre internationale, " Tsimiroro " respecte l'ossature avec le mélange des genres musicaux. Ce n'est pas du " Mahaleo " pour ceux ou celles qui s'y attendent.

Sauf peut-être le clin d'œil du compositeur au tout début de la chanson, évoquant " Bemolanga ", et sa poésie signature. Appel à l'élan populaire, au bien du collectif... Décidément, Madagascar Oil qu'il le veuille ou non, a trouvé son meilleur ambassadeur. Le pétrodollar commence à entrer dans l'enjeu de la musique et de l'économie à Madagascar.

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" Exploiter Bemolanga est trop onéreux, alors que Tsimiroro est déjà là. Il suffit seulement de le prendre ", ajoute Dama, qui assume selon ses propos la dimension politique de " Tsimiroro ". Au-delà des considérations alimentaires, Dama a bien raison. La solution de bon sens serait d'utiliser les moyens du bord. Dans les paroles, il use d'une certaine malice.

Sans citer Madagascar Oil, il chante par exemple, " Efa tsara joro, miasa Tsimiroro ". Stratège l'artiste. Sachant que Tsimiroro, sans la société pétrolière, n'est qu'un tas de terre comme un autre. Il parle aussi des perspectives d'exportations de cette source d'énergie. " Le principe est que l'argent récolté sera utilisé pour planter des arbres et aspirer le gaz carbonique ", évoque Dama.

Pour effacer tout doute à propos de l'impact environnemental de l'exploitation de l'huile lourde. Le discours est bien huilé apparemment. Cependant, il lui faudrait porter ce combat à un autre niveau que sa guitare et son harmonica. Le secteur de l'énergie, avec ses airs de monopole pour la Grande île, est souvent faiseur et défaiseur de roi, le barde du village finit parfois décapité ou aux geôles.

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