Le député Sangaré Yacouba est, depuis le 23 juillet dernier, l'un des secrétaires départementaux du RHDP à Koumassi. Dans cet entretien, il se réjouit de la nomination de Cissé Ibrahima Bacongo comme secrétaire exécutif du parti et lance un appel à l'union des militants de cette formation politique à Koumassi.
Depuis le 12 août dernier, Cissé Bacongo, député-maire de votre commune, a été désigné secrétaire exécutif du RHDP en remplacement d'Adama Bictogo. Comment avez-vous accueilli cette nomination, vous qui êtes l'un de ses plus proches collaborateurs ?
Cette nomination me donne satisfaction à tout point de vue. Je pense que le président de la République et président de notre grand parti, Alassane Ouattara, a eu le nez creux. Parce que Bacongo a le profil de la mission. Cissé Bacongo est un homme politique qui a fait ses preuves. Il a fait tous les parcours pour arriver là où il est aujourd'hui. Quand on regarde son parcours politique, on ne peut qu'être content qu'il soit nommé à cette haute responsabilité. C'est un homme engagé. C'est en même temps, un homme attentif à son environnement, environnement humain, environnement matériel. Il connait pratiquement tous les militants du RHDP. Il connait les forces et les faiblesses de tous les hommes. Cela lui permettra de juger les hommes à leur juste valeur et de façon efficiente. Avec lui, le travail commencé par ses prédécesseurs va se poursuivre. Non seulement les acquis seront consolidés, mais nous allons gagner encore d'autres défis. En 2023, il y a les élections municipales et régionales, en 2025 nous aurons l'élection présidentielle. Pour relever tous ces défis, il faut une équipe ambitieuse. Je lui formule des vœux de succès pour que la tâche soit aisée. Avec toutes les ressources humaines dont dispose le RHDP, il n'y a pas de raison qu'il ne réussisse pas. Nous sommes disponible à l'aider dans l'accomplissement de cette nouvelle mission.
Depuis le 23 juillet dernier, les secrétaires départementaux du RHDP sont connus. A Koumassi, c'est votre liste qui est sortie victorieuse. Quelle a été votre recette ?
Effectivement depuis le 23 juillet les départementaux de Koumassi sont connus. La liste Union a gagné. Une liste que j'ai eu l'honneur de diriger. Et qui était composée d'autres camarades de lutte. La recette que nous avons, c'est celle que nous utilisons depuis que nous sommes à Koumassi en tant qu'homme politique. C'est l'humilité, le respect des autres. C'est la considération et la solidarité. Nous sommes humbles parce que nous estimons que nous ne sommes rien sans les autres. Et les populations nous rendent bien cela. Parce que quand on est humble, on respecte les autres. Individuellement, nous ne sommes rien du tout. C'est ensemble qu'on est fort. Donc cette démarche a permis de nous installer dans le cœur des militants et à chaque fois qu'on donne un mot d'ordre, il est appliqué à la lettre. C'est cette reconnaissance qui s'est manifesté dans les urnes le 23 juillet et qui nous a permis d'être élus comme départementaux ici à Koumassi.
Le scrutin a été émaillé de palabres. Comment expliquez-vous que pour une élection en interne, il y ait des conflits comme ce qui a été constaté le 23 juillet dernier par endroits ?
Effectivement, il y a eu des incidents par endroits. Ces incidents, il faut le dire, ne sont pas du fait du RHDP. Ils sont inhérents à toutes les compétitions électorales. Mais au-delà de ces petits faits, je voudrais féliciter le parti d'avoir eu le courage d'organiser ces élections qui, selon certaines personnes, allaient créer l'implosion du parti. Pour elles, les élections allaient créer le désastre. La terre allait trembler. Rien de tout cela n'a été observé. Il faut donc féliciter les dirigeants du parti pour avoir organisé ces élections dans un esprit démocratique.
Pour moi, les élections sont le seul baromètre dans un parti politique pour juger de la légitimité de ceux qui vont le diriger. Le RHDP est le seul parti politique en Côte d'Ivoire à avoir engagé les consultations. Tout a été fait dans les règles de l'art. Et cela, au-delà des petites querelles qui ont été constatées par endroits. Les incidents sont marginaux. Il ne faut pas s'attarder sur ce qui n'a pas marché. Il faut mettre en lumière ce qui a marché. Et faire en sorte que ce que n'a pas marché soit rectifié pour la prochaine fois.
D'une manière globale, ces élections se sont bien déroulées. Il faut dire merci à nos responsables d'avoir eu le courage et l'intelligence d'organiser ces élections qui donnent toute la légitimité aux secrétaires départementaux qui sont les préfets du parti. Parce qu'autrement dit, on se verrait gouverner par des gens qui n'ont aucune légitimité même s'ils jouissent de la légalité à partir de leur nomination. Mais ils n'auront pas la légitimité et ils seront toujours contestés parce qu'ils ont été choisis par X ou Y. Les élections permettent à tout le monde de s'accorder sur la valeur des cadres qui ont été mis à la tête des départements et sur ce point-là je suis vraiment satisfait.
Les vaincus accusent les vainqueurs d'avoir tripatouillé les listes électorales en leur défaveur. Que répondez-vous ?
Ces accusations ne reposent sur rien de concret. Il y a eu des omissions. Mais elles n'ont pas été faites en faveur d'un camp contre un autre. En d'autres termes, les listes qui ont été retirées n'ont ciblé personne. Ces omissions ont été observées un peu partout même. Ici à Koumassi, dans mon département, j'ai cinq sections qui ont pratiquement été zappées. Dans certaines sections, sur 11 votants, seule une personne a été retenue. Quelquefois c'est un membre du bureau qui est sur la liste et non le président du bureau. Pour dire que ce n'était pas ciblé. C'était des erreurs informatiques. On peut les pardonner et les comprendre. Parce que c'est un travail titanesque, mais surtout ça reste une première expérience. En corrigeant toutes ces erreurs, nous allons pouvoir faire des listes électorales plus fiables. Tout le monde était frappé de la même manière. L'erreur est humaine.
Après cette parenthèse qui doit être très vite refermée, il est de plus en plus question de cohésion, d'unité, de travail ensemble. A Koumassi, qu'en pensez-vous ?
A Koumassi, nous avons avant les élections, en ce qui concerne la liste Union qui était parrainée par le premier responsable qu'est le maire Cissé Bacongo, réuni toutes les structures du parti pour dire à tout le monde d'aller à ces élections dans un climat apaisé. Ce mot d'ordre a été respecté le jour du scrutin. Après l'élection, une réunion a été convoquée. Tous les responsables du parti se sont réunis au même lieu. Il a félicité les uns et les autres pour avoir respecté ses consignes. Il a rappelé ses consignes qui sont la discipline, la tolérance et l'humilité. Il nous a dit de considérer que les élections sont terminées et qu'il n'y avait pas de vainqueurs ni de vaincus. Le seul vainqueur étant le RHDP.
En tant que soldat du parti, nous mettons cela en application. Je profite donc de vos colonnes pour lancer un appel à tous les militants du RHDP, à tous les responsables du parti à Koumassi pour qu'ensemble nous nous mettions autour des départementaux, pour consolider les acquis et étendre notre base. Parce que notre objectif n'est pas de nous limiter à nos militants. L'objectif d'un parti politique, c'est d'arriver au pouvoir et quand vous arrivez au pouvoir, vous avez obligation d'élargir vos bases. Notre challenge ici à Koumassi, c'est de faire en sorte que le RHDP puisse représenter 90% de l'électorat. Cet objectif, nous pouvons l'atteindre si nous nous mettons ensemble. Pour cela, je serai le premier à aller vers les autres. J'ai déjà annoncé les couleurs. J'irai vers nos adversaires de circonstance pour leur dire que notre parti doit aller conquérir les lauriers au niveau de Koumassi pour que nous soyons un poids dans les prochaines victoires de notre parti au plan national.
Est-ce que ce message a été perçu comme vous le souhaitez ?
Je n'ai pas de baromètre pour mesurer la perception de ce message. C'est l'épreuve du terrain qui va nous montrer la réalité. Nous saurons si ce message a été bien perçu ou pas. Une chose est sûre, je rentrerai dans la maison de chaque responsable, qu'il soit pro Bacongo, ou pro Sangaré ou pro Adjaratou, ou pro Kader, ce n'est mon problème. L'essentiel est que vous soyez militants du RHDP. Il n'y a pas un seul responsable dans mon département que je laisserai de côté. Je rendrai visite à tout le monde surtout aux premiers responsables, aux anciens qui ont fait un travail formidable. J'irai dans chaque famille pour dire ma façon de gérer le département. Donc on est ensemble et on ira le plus loin possible.
L'un défis de vos défis c'est de faire de la solidarité une réalité. Comment comptez-vous y arriver ?
La solidarité est une réalité à Koumassi ; il faut maintenant la renforcer afin que tout le monde en soit bénéficiaire. Le ministre Cissé Bacongo a mis la solidarité au centre de son action municipale. Nous allons nous organiser de telle sorte que les militants qui sont les plus vulnérables soient assistés de façon permanente. Nous allons créer les conditions pour leur autonomisation. Il ne faut pas donner du poisson tous les jours. Il faut leur apprendre à pêcher. Notre mission sera d'œuvrer à faire en sorte que tous ceux qui sont vulnérables puissent s'assumer. Nous allons nous battre pour qu'il y ait un cadre formel et structuré qui permet l'insertion et l'autonomisation des uns et des autres.
Pour réussir cette mission, quel rôle doivent jouer les militants ?
Les militants jouent un grand rôle. Nous avons la chance d'être dans une commune dirigée par un maire RHDP. C'est déjà une chance pour nous et ça facilite notre mission en tant que départementaux parce que la solidarité au niveau du parti va bénéficier à notre commune. Les militants doivent accompagner le maire et les cadres que nous sommes à implanter suffisamment le RHDP à Koumassi. Ils doivent comprendre que la lutte contre la pauvreté fait partie des combats du RHDP. Mais, c'est ensemble, main dans la main, que nous pouvons réussir. Nous devons surtout travailler à être la première force politique de Koumassi.
Quel mot pour votre adversaire d'hier et pour l'ensemble des militants de Koumassi ?
Je dirai, pour terminer, à nos adversaires d'hier, qu'en réalité nous sommes partenaires et dans le quotidien nous sommes responsables du même parti.
La compétition est finie. Il y a des départementaux qui sont élus. Ils sont les départementaux de tous les militants. Ensemble, nous devons nous donner la main pour que notre parti soit fort. Il n'y a pas de triomphalisme pour nous qui avons remporté cette compétition. Les militants ont voulu que ces femmes et ces hommes soient à leur tête en ce moment précis. Le travail continue. On peut servir à tous les niveaux. Nous sommes complémentaires les uns des autres.
Aux militants, je voudrais leur dire que si nous sommes unis, le parti est fort. Notre objectif doit être de rester aux affaires au niveau de l'Etat de Côte d'Ivoire et à la tête de la mairie, le plus longtemps possible. Nous devons travailler dans ce sens de façon permanente.
La Côte d'Ivoire, par la grâce de Dieu et sous le leadership de notre mentor, Alassane Ouattara, a connu un essor fulgurant. Nous devrons être fiers d'appartenir au RHDP qui est en train de réécrire l'histoire de la Côte d'Ivoire. Nous sommes partis pratiquement du sous-sol, pour être aux étages supérieurs aujourd'hui. Le Président Alassane Ouattara est une chance pour la Côte d'Ivoire, mais encore plus pour les militants du RHDP. Parce que nous avons l'honneur et le privilège de l'avoir comme président de notre parti. Il faudrait nous montrer exemplaires, travailleurs et surtout solidaires pour accompagner le président dans le travail qu'il abat tous les jours.
Ce travail doit être préservé et pérennisé. Mais chacun à son niveau doit montrer que c'est lui qui est Alassane Ouattara, c'est lui qui partage sa vision. Les militants doivent être les premiers à faire en sorte que les Ivoiriens disent : " Je viens au RHDP parce que là-bas les gens se comportent bien, les gens sont solidaires, les gens ont une vision ". Que les militants de Koumassi fassent en sorte que dès qu'il y a une élection, quelle que soit la nature de cette élection qui oppose le RHDP à d'autres formations politiques, que nous soyons toujours vainqueurs, avec la manière. Il faut que pour les prochaines élections au niveau national, le taux de participation du RHDP soit élevé. Je veux les rassurer que les départementaux seront toujours à leur écoute. Nous serons toujours le point de transmission entre eux et le sommet du parti, afin que rien ne leur échappe et qu'ils soient informés au fur et à mesure de ce qui se fait pour notre pays.
