Les victimes qui avaient le vertige et une vue trouble se plaignaient de violents maux de ventre et de céphalées. Les populations de la localité de Nsessougou, dans le département du Nyong et So'o, région du Centre, ne se sont pas encore remises du drame qui a endeuillé des familles le 15 août dernier. Une tristesse causée par la mort suspecte de deux des 300 invités ayant assisté au mariage de leur proche, le 13 août dernier dans ce village.
De fait, les victimes auraient succombé deux jours plus tard après avoir consommé le repas et ingurgité une mixtion pendant la cérémonie nuptiale. Il s'agit de la nommée Agnès Mballa, âgée de 32 ans, belle-sœur de la mariée et de Louis Marie Nya, 42 ans, cousin de la mariée.
D'après le personnel soignant de l'Hôpital de district de Mbalmayo, les défunts ainsi que d'autres victimes se plaignaient de violents maux de ventre et des céphalées. "Elles avaient également le vertige et une perte de vue", indique un informateur. Sur les raisons ce drame, plusieurs hypothèses sont avancées.
Certains villageois pointent du doigt une mixtion faite en l'honneur des mariés. Le mélange ainsi incriminé, a selon certaines sources, été fermenté pendant plusieurs jours. "Ce cocktail a fait de nombreuses victimes dont le marié (déjà sorti de l'hôpital) et près d'une dizaine de personnes qui ont été admises dans des formations hospitalières", apprend-on.
Pour d'autres, ces morts ont été causées par des jaloux qui n'ont pas accepté cette union. Un second argument qu'une source sécuritaire proche de l'affaire bat en brèche. " Si c'était un empoisonnement, le bilan des décédés aurait été probablement lourd", confie-t-elle. Cette dernière révèle qu'elle a déjà auditionné plusieurs personnes dans le cadre de cette enquête.
À l'instar de la source sécuritaire, Dr Roger Etoa, médecin de santé publique explique sur sa page Facebook qu'avant de se focaliser sur la thèse de l'empoisonnement criminel sur les événements de Mbalmayo, il faut aussi vérifier la piste de la préparation et de la conservation des repas. "Dans la majorité des mariages au Cameroun, les buffets sont ouverts très tard : minuit, voire 2h du matin. Tous les repas froids (salades, vinaigrette, jus de fruits naturels, desserts, etc.) ont eu le temps de se fermenter et/ou de se contaminer.
C'est la source des toxi-infections qui entraînent des gastro-entérites d'une intensité qui peut être très sévère, voire même des chocs septiques fulgurants pour lesquels on peut perdre la vie si le diagnostic et la prise en charge n'ont pas été rapides ", développe-t-il.
Il suggère que dans les buffets publics (mariages, anniversaires, obsèques, etc..) ne mangez que les repas chauds (servis dans les marmites chauffantes) ou à défaut des repas secs. Et demande d'évitez tout repas froid, même s'ils ont une belle présentation ou si vous êtes engagés dans un régime alimentaire bio. Du côté de Douala, le 17 août dernier, la thèse d'une intoxication alimentaire a été invoquée après que de nombreux invités à un anniversaire ont présenté des symptômes quasi similaires à ceux des victimes de Mbalmayo.