Du 9 au 15 Aout 20222, le Collectif des syndicats, des associations et groupements des points de ventes, étaient en grève, sur toute l'étendue du territoire national ivoirien. Un arrêt de travail diversement observé mais qui n'a pas été sans conséquences aussi bien pour les consommateurs que les opérateurs de téléphonie mobile et leurs filiales.
A la suite de cet arrêt de travail, le collectif en question a décidé de reconduire sur les transactions, les frais de prestation de 100Fcfa. Qu'ils appliquent subtilement aux clients. En plus des 100Fcfa à payer l'Etat en guise de frais de timbre qui n'est pas nouveau en Côte d'Ivoire. Soulignons que le mot d'ordre grève avait a été certes levé par ledit collectif, il toutefois décidé du maintien de l'application de frais supplémentaires, venant en rajout aux frais de commissions existants et dont une part est reversée aux distributeurs pour la rémunération de leurs prestations. Ainsi, le pauvre consommateur se voit à nouveau contraint supporter un paiement de 200Fcfa par transaction. En claire, le pauvre consommateur ivoirien paye le plein pot, consécutivement à la 'gourmandise' des propriétaires indiqués plus haut et les entreprises de téléphonie mobile qui opèrent en Côte d'Ivoire.
Ces dernières font de gros profits chaque jour que dieu fait sur grâce aux appels et autres services offerts aux consommateurs. Il est à noter qu'à fin Juin 2021, le chiffre d'affaires de la téléphonie mobile s'est consolidé de 41,13 milliards Fcfa (+8%) pour atteindre 553,77 milliards Fcfa à fin juillet 2021, en glissement annuel, selon les chiffres officiels. Mieux, le confrère Sika finances donne des chiffres plus affinés : Un chiffre d'affaires de 618 milliards Fcfa pour le secteur télécom à fin juillet 2021. Aussi, ces sociétés versent à l'Etat, plusieurs dizaines de milliards de Fcfa au titre des taxes et divers impôts.
Pour se dédouaner, l'Union nationale des entreprises de télécommunications (Unetel), a pondu un communiqué pour répondre aux grévistes du Synam-Ci. Dans cette note, en date du 20 Aout 2022, « les opérateurs appellent au retrait des frais de prestations venant en sus des frais de commissions ».Selon l'Unetel,« cette grève a occasionné, par endroits, des perturbations, voire l'arrêt de la fourniture des services de mobile money, de graves actes de vandalisme et d'atteinte à l'intégrité physique des personnes dans certains points de vente des établissements émetteurs de monnaie électronique (Eme), filiales des opérateurs télécoms, en l'occurrence Orange Money Côte d'Ivoire (Omci), Mtn mobile Financial Services Ci (Mtn Mfs Ci) et Moov Money Côte d'Ivoire (Mmci).
Tout en ne déniant pas à aux partenaires leur droit à la grève, les membres de l'Unetel ont dit « s'insurger contre ces actes de violence dont l'objectif manifeste était de les empêcher de délivrer un service minimum aux usagers pendant la grève. » Malgré tout, faut-il pour autant fermer la porte à la négociation entre l'Unetel et le Collectif ? Apparemment pas. La première citée indique dans son communiqué que les membres de l'Unetel « conscients de la situation de précarité ambiante rappellent qu'ils ont toujours supporté les points de vente, invitent les membres du collectif à la retenue et les exhortent à ne pas entraver le bon fonctionnement de leurs agences, appellent au retrait des frais de prestations venant en sus des frais de commissions, et restent ouverts à une discussion constructive et responsable ».Juste avant, les opérateurs ont pris soin de rappeler certaines actions posées par les entreprises indiquées plus haut.
En effet, les opérateurs historiques du mobile money ont argué que c'est grâce à leurs investissements importants et leurs constants efforts en termes de couverture territoriale et d'amélioration des services que des milliers d'emplois directs et indirects ont été créés dans le secteur et que le taux d'inclusion financière s'est amélioré de manière significative. « Pour mémoire, les changements actuellement observés sur le marché du Mobile Money ont débuté en 2021. La baisse des tarifs suscitée par l'entrée d'un nouvel acteur avec un modèle agressif sur les prix, a occasionné des pertes considérables pour les Eme et leurs distributeurs, allant jusqu'à un résultat net négatif et des pertes d'emplois », rappelle le communiqué