Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) Karim Khan est arrivé, samedi 20 août au soir, à Khartoum, au Soudan, pour une visite de cinq jours. Dès son arrivée, il s'est rendu au Darfour, région dans l'ouest du pays ravagée par une guerre civile, depuis le début des années 2000, qui a fait plus de 300 000 morts et 2,7 millions de déplacés, selon l'ONU. C'est la troisième visite d'un procureur de la CPI au Soudan, depuis l'éviction d'Omar el-Béchir, en 2019.
Dès son arrivée, le procureur de la CPI a fait la tournée des plus importants camps de déplacés du pays. Kalma, situé au " Sud Darfur " accueille plus de 100 000 déplacés dont certains y vivent, depuis près de 17 ans.
Selon un membre de la délégation de la CPI, le but de l'opération est celui de rencontrer ces déplacés, les écouter et surtout les informer sur l'avancée des poursuites engagées par la CPI.
Le premier procès concernant des crimes commis au Darfour s'est ouvert cette année, au mois d'avril, à La Haye. Il s'agit de celui d'un ancien chef Janjawid, Ali Kushaib, poursuivi pour crimes contre l'humanité et des crimes de guerre commis en 2003 et 2004.
À Kalma, le procureur Karim Khan s'est engagé à travailler avec les communautés pour tenter d'accélérer les procédures. La CPI a notamment réclamé aux autorités soudanaise l'extradition de l'ancien président Omar el-Béchir ainsi que celle de son ministre de la Défense, Abdel Rahim Muhamad Hussein.
Pour Adam Regal, porte-parole de la Coordination générale pour les réfugiés et déplacés du Darfour, la visite du procureur envoie un message d'espoir aux victimes du conflit du Darfour : malgré les délais, la justice sera rendue.
Le procureur de la CPI sera, mardi 23 août, à Khartoum où il doit rencontrer les autorités soudanaises.