Madagascar: Nouveau code minier - Une politique minière revendiquée par la société civile

Assemblée nationale de Madagascar

L'atelier national sur le secteur minier a pris fin hier au Mining Business Center Ivato. Une étape de plus de franchie vers la mise en place du nouveau code minier même si les débats persistent encore et toujours sur ce sujet qui reste d'actualité.

Le ministre des Mines et des Ressources Stratégiques Olivier Rakotomalala a même annoncé, hier, que le projet de code minier sera soumis aux deux Chambres lors de la prochaine session parlementaire.

Préalable

Ce n'est donc plus qu'une question de quelques mois pour que les nouvelles dispositions législatives soient en vigueur pour le secteur minier. Du moins si le projet fait l'unanimité puisque pour le moment, les parties prenantes de la filière ne sont pas toutes partantes quant à l'opportunité d'un nouveau code minier alors que l'actuel n'est même pas appliqué à 100%. C'est notamment le cas pour la société civile qui milite plutôt pour la mise en place d'une politique minière comme préalable à un éventuel nouveau code minier.

" On n'est pas contre la réforme de la législation minière mais il serait plus logique qu'une politique minière soit d'abord initiée avant d'élaborer un code qui serait conformé à cette politique ", explique Hugues Rajohnson, un membre de la société civile. Un enseignant chercheur dans le domaine minier abonde dans cette idée à entendre son intervention, hier, durant cet atelier de consultation. Selon lui, l'absence d'une véritable politique minière conduit parfois à des aberrations. " Il est dommage que l'Etat ne dispose même pas d'un budget consacré aux recherches minières à tel point que les chercheurs sont les enfants pauvres de l'industrie minière ", se désole-t-il en lançant une boutade comme quoi à Madagascar les chercheurs mangent du haricot.

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Richesse inestimable

Et pourtant, ce ne sont pas les ressources minières qui manquent. Dans son intervention d'ailleurs le ministre des Mines et des Ressources Stratégiques est revenu sur les statistiques qui confirment l'étendue de cette richesse inestimable. Selon les données de la Banque mondiale que le ministre a cité, hier entre 10 et 12 tonnes d'or sont exportées annuellement par Madagascar.

Au cours moyen de l'or, cette quantité donne pas moins de 600 millions de dollars, de quoi combler le déficit de la balance commerciale de Madagascar estimé à 800 millions de dollars. En somme, l'insuffisance de l'exploitation des ressources minières provoque énormément de manque à gagner. Dans le domaine des grandes mines par exemple, les potentiels sont énormes mais les investisseurs peu nombreux.

La grande majorité des taxes et redevances de la grande mine sont par exemple assurées par deux sociétés majeures que sont Ambatovy et QMM. " Si on n'avait rien que 10 à 15 sociétés de la taille d'Ambatovy et de QMM, cela jouerait grandement en faveur du développement économique ", a fait remarquer le ministre. Mais la question est de savoir si les grands investisseurs miniers acceptent de venir dans un pays où la sécurité des investissements n'est pas assurée.

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