Congo-Brazzaville: Agro-industrie - Encourager les entreprises à s'installer en zones savanicoles

Le Congo vient de se doter d'un outil qui promeut à la fois la production durable de l'huile de palme et les droits des communautés riveraines, à travers le principe du Consentement, libre, informé et préalable(Clip). Afin de réduire la pression sur les forêts, les industriels sont encouragés à s'implanter en zones savanicoles.

Les directives nationales pour l'obtention du Clip dans le cadre de développement des projets agroindustriels en République du Congo ont été adoptées, le 19 août dernier, par les parties prenantes. Les travaux ayant conduit à l'adoption du texte ont mobilisé les représentants des communautés autochtones, des pouvoirs publics, ainsi que des partenaires telles que les ONGs internationales World ressources institute (WRI) et Proforest.

L'implantation des industriels loin des forêts en zones savanicoles nécessite des coûts supplémentaires comme pour l'irrigation et le traitement du sol. D'après le directeur général de l'Agriculture, Paul Raphaël Ongouala, l'instauration des avantages fiscaux pourrait inciter les entreprises à investir en zone de savane, par exemple, l'exonération sur l'importation du matériel agricole. " Ces avantages visent à permettre aux investisseurs de supporter les charges liées à leurs activités en zones savanicoles ", a-t- il estimé.

Un arrêté du ministère de l'Agriculture de 2018 encourage l'expansion des activités agricoles en zones savanicoles dans l'objectif de préserver le massif forestier du pays. Lorsque l'étendue de terre sollicitée pour l'exploitation agricole excède cinq hectares, l'entreprise est orientée vers une localité savanicole, selon Judith Flore Youdi, la directrice d'appui à la production et de la règlementation et point focal de l'Initiative d'huile de palme durable en Afrique (APOI).

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Signataire en 2016 de la déclaration de Marrakech pour le développement durable du secteur d'huile de palme en Afrique, l'État congolais s'est engagé à transformer la filière de l'huile de palme, à travers l'APOI et la mise en place des dix principes nationaux du Clip pour le développement durable du secteur, d'ici 2030. Le pays prévoit donc de développer environ cent mille hectares de plantations de palmiers à huile, aussi bien en plantations industrielles qu'en plantations villageoises.

Nina Cynthia Kiyindou Yembo est la représentante de l'Observatoire congolais des droits de l'homme (OCDH) au sein de la plateforme APOI. Elle est également membre du groupe restreint d'élaboration des directives nationales sur le Clip dans le domaine agroindustriel. Pour cette responsable de l'OCDH, l'outil du Clip qui vient d'être approuvé est un document consensuel impliquant toutes composantes nationales. À l'instar d'autres acteurs de la société civile concernée, Nina Cynthia Kiyindou Yembo souhaite que la norme s'applique aussi aux secteurs des Hydrocarbures, des mines, de la filière cacao...

L'ONG WRI figure parmi les principaux partenaires qui soutiennent l'État congolais dans ce processus. D'après son représentant au Congo, Teodyl Nkuintchua, cet outil Clip va permettre à la population locale et autochtone de bénéficier des retombées du développement industriel, d'améliorer l'image de marque du pays vis-à-vis des investisseurs et constitue la preuve que le Congo respecte ses engagements en matière de promotion et protection des autochtones.

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