Ile Maurice: Suspectés de trafic de drogue - Akil Bissessur et sa compagne ne voient pas le bout du tunnel

L'avocat et sa compagne n'ont toujours pas obtenu de liberté conditionnelle après leur comparution en cour hier. Les enquêteurs devront présenter leurs conclusions après avoir analysé le téléphone de l'homme de loi. Le rapport du FSL, lui, pour savoir s'il s'agit de drogue ou pas, se fait attendre.

Les avocats d'Akil Bissessur relanceront une motion pour sa remise en liberté sous caution après un rapport de l'enquête du Central Criminal Investigation Department (CCID) (voir hors-texte). Cela, après que celle-ci a une nouvelle fois été rejetée en cour de Bambous, hier. Akil Bissessur était représenté par Mes Sungkur et Beeltah, qui remplaçaient Me Sanjeev Teeluckdharry. Doomila Moheeputh était quant à elle représentée par Me Neelkanth Dulloo. La motion pour la remise en liberté sous caution de la compagne d'Akil Bissessur sera appelée après-demain. D'ici là, le couple reste en détention policière.

Dans un premier temps les avocats de l'homme de loi, provisoirement accusé de trafic de drogue, avaient demandé que la motion pour sa remise en liberté soit également débattue jeudi. Mais la magistrate Vidya Mungroo-Jugurnath n'a pas accédé à leur requête, se basant sur la décision émise par la Bail and Remand Court dimanche et qui faisait état du fait que le suspect risquait d'interférer avec de potentiels témoins, d'où le refus de lui accorder la liberté conditionnelle.

%

L'avocat Veer Beeltah a dans la foulée expliqué qu'il y aura des développements dans l'affaire d'ici jeudi. Ce à quoi la magistrate a répondu : "We cannot foresee new development. Statement shall be recorded first and major development should be seen before making an application for bail hearing."

Me Akil Bissesur a par ailleurs demandé à prendre la parole en cour et a argué que l'enquête aurait dû débuter samedi, soit au lendemain de son arrestation, mais que cela n'a pas été fait. "I was left incommunicado for six hours before I was allowed to get to communicate with my lawyers." Un policier du CCID qui l'escortait est intervenu devant la magistrate pour expliquer le retard qu'accuse l'affaire.

"Son interrogatoire selon le suspect aurait dû débuter samedi mais finalement il a dû se rendre à l'hôpital. Son avocat, Sanjeev Teeluckdharry, a alors demandé que son interrogatoire n'ait pas lieu." Non satisfaite de la réponse, la magistrate a demandé à l'officier d'appeler le principal enquiring officer du CCID, Ritesh Ramlugun, pour savoir où en était l'enquête. "Vu la tournure des événements, je veux que cette affaire se déroule en toute impartialité."

Dans le cas de Doomila Moheeputh, deux points sur lesquels la police s'est appuyée pour objecter à sa remise en liberté sont : le risque d'interférence avec des témoins, et le risque de commettre un nouveau délit. Le risque de fuite a été enlevé de la liste. Ce qui est une bonne chose estime Neelkanth Dulloo. "Nous n'aurons que deux points d'objection à débattre pour ma cliente."

Analyse en laboratoire : Stupéfiant ou pas ?

L'analyse des particules de ce que la police dit être de la drogue, retrouvées selon les officiers sur la cuvette des toilettes et dans le tuyau d'évacuation chez Doomila Moheeputh, à Palma, prendra du temps, apprend-on. Le Forensic Science Laboratory n'a pas encore donné de date quant à la soumission d'un rapport à ce propos.

Tablette et téléphone appelés à parler

La demande de la magistrate Vidya Mungroo-Jugurnath a été faite en cour de Bambous. L'enquête dans l'affaire d'Akil Bissessur doit avoir avancé dans deux jours et un enquiring officer devra apporter les éléments requis jeudi. En attendant, l'enquête a débuté avec une présentation du bio-data du suspect et des informations sur ses revenus.

L'analyse du téléphone et de la tablette, notamment, utilisés par l'avocat sera déterminante. Les enquêteurs s'intéresseront particulièrement aux appels entrants et sortants. Cet élément a été présenté en cour par l'inspecteur Ritesh Ramlugun du Central Criminal Investigation Department. Pour procéder à la vérification des appareils, un ordre du juge émis par la Cour suprême est nécessaire.

Rama Valayden : "Des informations dérangeantes"

L'avocat Rama Valayden réunit ses amis des Avengers aujourd'hui. Il sera question bien sûr de l'arrestation de l'avocat Akil Bissessur. Contacté hier, Rama Valayden nous dit qu'il y a plusieurs zones d'ombre dans cette affaire et que d'ailleurs à l'heure où il nous parlait, il a reçu de nouvelles informations dérangeantes. Cependant, il n'a pas voulu nous en dire plus, se contentant de nous rappeler que tous les partis d'opposition ont été l'objet d'une allégation quelconque. Et de nous rappeler comment les journalistes indépendants sont ciblés par Pravind Jugnauth dernièrement. Les Avengers réuniront la presse après leur rencontre.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.