C'était le dernier jour de campagne, lundi 22 août en Angola, avant le silence électoral. Mercredi, les élections générales décideront de la composition de l'Assemblée nationale et désigneront le président pour cinq ans. Sept partis politiques et une coalition sont en lice, mais le duel très attendu reste entre le Mouvement pour la libération de l'Angola (MPLA), au pouvoir depuis l'indépendance, et l'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (Unita). Pour la première fois depuis 46 ans, le scrutin semble ouvert.
Pour arriver sur la scène de son dernier meeting, Adalberto Costa Júnior, candidat de l'Unita doit fendre une foule de milliers de partisans. Son slogan, " a hora e agora ", " l'heure est venue ", soit celle de l'alternance :
Les Angolais ont gagné en maturité. Et à partir du 24, ils pourront demander une nouvelle relation entre l'État et la société. Une relation directe, respectueuse et citoyenne. Nous allons mettre un terme au parti unique pour dire aux citoyens de ne pas avoir peur du changement.
Lutte contre la corruption, construction d'infrastructures, ouverture de l'économie... João Lourenço, au pouvoir depuis cinq ans, oppose un bilan très concret à cet enthousiasme, car il faut rester sur terre : " Le MPLA est un parti sérieux. Un parti dont le projet est le développement du pays. Nous avons encore du travail, mais vous connaissez le diminutif du MPLA, c'est M comme meilleur. "
Le MPLA déstabilisé
Mais le candidat de l'Unita a su déstabiliser le MPLA, selon Nelson Domingos, politologue. À tel point que João Lourenço perd pied dans sa campagne :
Récemment, le président a qualifié des membres de la société civile de bandits. Il a aussi surnommé le président de l'Unita "le coq blanc", parce qu'il est métis. C'est raciste. Quand il n'y a plus de créativité, plus d'idées, le débat politique disparaît et laisse place à la violence, aux manipulations et aux fausses informations.
Quatorze millions d'Angolais sont attendus aux urnes, mercredi 24 août 2022.