Afrique: Des spécialistes préconisent l'utilisation des Big data pour un bon suivi des politiques publiques

GE
(Photo d'archives) - GE a achevé en 2016 la première mise à niveau du genre au Moyen-Orient et en Afrique à la centrale électrique de Nubaria en Égypte, réduisant la consommation de carburant de 3 %. À l'avenir, la nouvelle plate-forme de solutions numériques PREDIX de GE permettra aux centrales électriques d'utiliser l'analyse de mégadonnées pour améliorer les performances de la flotte et prendre des décisions opérationnelles plus intelligentes.
25 Août 2022

Les Big data constituent par leur analyse une opportunité pour améliorer l’évaluation des politiques publiques. Cette conviction est de spécialistes qui ont animé ce mercredi 24 août, la 6ème édition des wébinaires du CLEAR FA du Centre africain d’études supérieures en gestion (Cesag). La réussite d’un tel pari passera par plusieurs défis notamment, la sécurité des données, les droits d’accès et la capacité d’analyse et l’utilisation optimale de ces données. D’où la nécessité de développer des programmes de renforcement de capacité dans le domaine des technologies du Big data pour aider dans le suivi et dans l’évaluation des politiques de développement.

« Utilisation des Big data dans l'évaluation des politiques publiques : quelles innovations et opportunité pour les pays francophones d'Afrique? ». C’est le thème autour duquel la réflexion a été conviée ce mercredi 24 août par le Centre africain d’études supérieures en gestion (Cesag), à travers son entité de recherche, le CLEAR FA.

Ce rendez-vous de la communauté des évaluateurs et de la gestion de la performance a permis aux spécialistes de montrer l’importance d’une bonne utilisation des données fournies par les big data pour de meilleures politiques publiques devant permettre d’atteindre les Objectifs de développement durable (Odd).

Dr Eloé Djimitri Agbodjan, coordonnateur de CLEAR FA, pense que la question est actuelle vue la place réservée à la digitalisation avec la numérisation des procédures administratives, la digitalisation des moyens de paiement.

M. Jean-Marie Preira, Enseignant à l’École supérieure multinationale des télécommunications (Esmt) de Dakar souligne que les Big data sont devenus incontournables dans le développement des intelligences artificielles.

Selon lui, grâce aux données collectées, il est possible de produire une analyse prédictive pour élaborer des outils comme un système d’alerte précoce, pour lutter contre la fraude, entre autres.

Sur cette même lancée, M. Preira estime que les Big data peuvent également être utilisées dans le domaine de l’énergie pour élaborer des prévisions sur la base de l’analyse de la consommation.

Ce qui lui fait dire que l’élaboration de modèles prédictifs à partir de données va aider dans l’orientation des politiques publiques. « Il faut se servir des données du passé pour prédire le futur », dira-t-il.

Dr Miché Ouédraogo, expert en suivi et évaluation, pour sa part, prône l’utilisation des Big data dans l’évaluation des politiques publiques en utilisant une démarche rigoureuse basée sur une démarche qui va orienter la prise de décision.

Pour lui, rien que le contexte de crise et la rareté des ressources nécessitent la réadaptions des systèmes d’évaluation pour une bonne prise de décision. Ce qui va permettre de prédire le comportement des populations et d’anticiper sur des situations. L’objectif étant d’avoir des politiques publiques basées sur des données probantes.

À travers les données des téléphones mobiles, il est possible d’élaborer des stratégies pour régler, par exemple, les problèmes d’embouteillage à Dakar ou dans les capitales régionales d’Afrique.

D’après M. Ouédraogo, les Big data offrent l’opportunité de disposer de plusieurs sources de données pour assurer la triangulation d’un certain nombre d’aspects comme l’opinion publique sur les politiques publiques.

À cela, il y ajoute la possibilité d’obtenir la visualisation des situations complexes qu’un sondage n’aurait pas permise. Les Big data vont contribuer à l’émergence de nouveaux paramètres dans l’évaluation des politiques publiques et constituent par ailleurs une source inespérée pour l’innovation.

Ce qui lui fait dire que « les Big data constituent une nouvelle fenêtre d’opportunité pour l’évaluation, mais il subsiste le défi d’adaptation ».

Des défis énormes pour mieux asseoir une utilité pérenne

Malgré l’importance des Big data, des questions restent entières. Il s’agit entre autres de la question des données à caractère personnel ainsi que la qualité des données.

Ce qui soulève la problématique de la confidentialité des données. D’où la nécessité, d’après les panélistes, d’instaurer une bonne réglementation en matière de protection des données personnelles.

M. Deo-Gracias Houndolo, coordonnateur du programme de renforcement des capacités et d’évaluation d’impact en Afrique de l’Ouest (Wacie) considère que l’utilisation de ces Big data peut aider à l’atteinte des Objectifs de développement (Odd).

Pour lui, les données permettent d’assurer le suivi des indicateurs des ODD notamment avec la gestion des bases de données, mais aussi l’évaluation des politiques publiques.

Avec le flux de contenus informatiques, souligne-t-il, nous avons désormais une grosse opportunité de suivre la qualité des données facilitant la projection et l’analyse pour donner les meilleures orientations aux politiques publiques.

Par ailleurs, signale M. Houndolo, les techniques d’analyse des Big data ne sont pas suffisamment enseignées dans les universités en Afrique. D’où la nécessité, à son avis, de faire attention à la qualité des données disponibles.

Devant cet état de fait, M. Jean-Marie Preira appelle à des investissements dans le renforcement de capacité des personnes à travers une bonne formation. Un impératif qui, selon lui, poussera à l’innovation.

Il s’agira aussi, selon lui, de continuer la vulgarisation de toutes les technologies qui tournent autour des Big data et voir comment tirer parti de toutes ces données pour contribuer au développement de nos pays.

En gros, les panélistes invitent les politiques à engager les réformes nécessaires à une bonne utilisation des données pour orienter les politiques publiques vers les priorités des populations. Ce qui, selon eux, va permettre de répondre aux Agendas 2063 et 2030.

 

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