Ile Maurice: Drogues - Des analyses du FSL peuvent prendre "moins de 24 heures"

La vitesse à laquelle le résultat des analyses sur les substances saisies lors de l'arrestation d'Akil Bissessur a peut-être surpris plus d'un. Vidhu Madhub-Dassyne, directrice du FSL, explique pourquoi certaines analyses prennent du temps, alors que le laboratoire médico-légal est équipé pour délivrer les résultats rapidement.

L'avocat Akil Bissessur et sa compagne, Doomila Moheeputh, ont été arrêtés aux petites heures du matin de samedi dernier. C'est 52 grammes d'une substance soupçonnée d'être de la drogue de synthèse qui ont été saisis.

Hier, dans un rapport préliminaire, le Forensic Science Laboratory (FSL) a livré son rapport préliminaire en cour. Sans faire de références directes à cette affaire qui est devant le tribunal de Bambous, Vidhu Madhub-Dassyne, directrice du FSL, souligne que cette institution est "accréditée. Il y a un département spécialisé pour la détection des drogues - tous types de drogues - au FSL. Tous les services de cette unité sont aux normes internationales".

Combien de temps cela prendil au FSL pour faire une analyse ? La responsable indique que tout dépend de la nature de la substance à être analysée. "Et si les échantillons sont bien préservés ou si au contraire ce sont des difficult samples." Elle précise que les équipements du FSL continuent de tourner même pendant la nuit. "Une fois les échantillons chargés dans les machines, le processus est automatisé. C'est de la haute technologie. Les résultats des tests les plus rapides sont connus en moins de 24 heures."

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Qu'en est-il des échantillons qui prennent beaucoup plus de temps à être analysés, parfois des années ? Vidhu Madhub-Dassyne dit qu'il ne faut pas confondre avec le backlog, le travail en souffrance. Elle explique que dans ces cas-là, "cela se passe sur rendez-vous". Selon le protocole en vigueur entre la police et le FSL, quand la valeur marchande des produits saisis dépasse Rs 100 000, "on ne conserve pas les preuves (les exhibits) au FSL pour être analysées. C'est sur rendez-vous que l'Exhibit officer apporte l'échantillon pour une série de procédures : pesage, analyse des scellés, celle de l'intégrité de la preuve, avant même que les exhibits ne soient ouverts. Ce qui prend du temps".

Toutes les drogues synthétiques saisies par la police font-elles l'objet d'analyses ? La directrice souligne que le FSL se penche non seulement sur les saisies policières mais aussi celles effectuées par les douanes. "La police ou les douanes ne peuvent que soupçonner que ce qui a été saisi, c'est de la drogue, mais il leur faut impérativement le certificat du FSL pour établir si le produit saisi est bien de la drogue ou pas."

Ce qui expliquerait pourquoi il arrive que la police soupçonne qu'elle a arrêté un suspect avec une substance illicite, notamment "si c'est une poudre blanche. Mais parfois cela peut se révéler être très anodin", indique Vidhu Madhub-Dassyne. Seul le FSL, après des analyses scientifiques, détermine la nature des substances retrouvées. Elle rappelle qu'un récent atelier de travail des pays de la Southern African Development Community (SADC) a montré que "Maurice est le seul pays de la région à la fois équipé et doté de gens formés pour analyser les drogues synthétiques. We are not blowing our trumpets."

La directrice du FSL explique que le premier cas de drogue synthétique détecté par cette institution remonte à 2013. "Depuis, on a fait énormément de capacity building. Le nombre de cas de drogue synthétiques que nous apporte la police est grandissant. C'est énorme."

Elle ajoute que cela a pris trois ans au FSL pour acquérir les équipements et former son personnel. Si des pays de la région sollicitent ce laboratoire, il mène des analyses pour eux. "Nous en faisons actuellement pour les Seychelles. Nous en avons déjà fait pour Madagascar et Djibouti. Il y a des accords entre les gouvernements des pays de la SADC."

Lors de l'atelier de travail de la SADC, qui a eu lieu le lundi 1er août, des experts de la Drug Unit du FSL ont dispensé des formations à leurs confrères de la région. C'est aussi à cette occasion que le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a indiqué que le nouveau FSL, au coût de 13,5 millions de dollars américains, devrait être prêt en 2024.

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