Afrique: Ticad Tunisia 2022 | La Ticad 8 en Tunisie - Partenariats privés et startup au cœur de l'événement

De gauche à droite : Masato Kanda, vice-ministre des Finances pour les affaires internationales du Japon; Akinwumi Adesina, président de la Banque africaine de développement; Akihiko Tanaka, président de l’Agence japonaise de coopération internationale.
26 Août 2022

Les 27 et 28 août aura lieu la 8e Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique, Ticad 8, qui se tiendra en Tunisie, pour sa deuxième visite au continent depuis sa création en 1993. Le Japon entend placer le secteur privé et les startup au cœur de la coopération avec l'Afrique dans le cadre de la relance économique post-Covid et face aux nouveaux défis nés des effets de la crise russo-ukrainienne.

Il est clair que le Japon compte placer le secteur privé, en général, et les startup, en particulier, au cœur de sa coopération avec les pays africains. Cette nouvelle approche, qui intervient, d'abord, dans le cadre de la relance économique post-Covid et, ensuite, comme réponse aux nouveaux défis de la crise russo-ukrainienne, appelle à plus de proximité dans l'orientation des investissements et des partenariats. Cette vision nouvelle constituera la trame des échanges de la 8e Conférence de Tokyo sur le développement de l'Afrique (Ticad 8) qui se tient les 27 et 28 août 2022, en Tunisie.

Renforcement du capital humain africain en priorité

Lors d'un webinaire organisé, récemment, à cet effet, Miyashita Tadayuki, directeur général adjoint au Département des Affaires africaines au ministère japonais des Affaires étrangères, et Kato Ryuichi, vice-président de l'Agence japonaise de coopération internationale (Jica), n'ont pas manqué de le préciser.

Pour sa part, Miyashita Tadayuki a souligné, de façon pratique, que "les travaux vont s'articuler autour du renforcement du capital humain africain sur la base de l'approche propre au Japon, de l'orientation de la coopération de plus en plus vers le développement d'une économie verte, de l'aide au renforcement de la production et de la transformation locale pour soutenir la sécurité alimentaire".

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Aux dires du directeur général adjoint au Département des Affaires africaines au ministère japonais des Affaires étrangères, la Ticad visera à créer, relativement aux thématiques susmentionnées, un déclic au niveau des startup, afin de les amener à s'installer en Afrique. Et ce, d'autant plus que l'intérêt de ces jeunes et petites entreprises pour l'Afrique est de plus en plus important, selon lui.

A en croire Miyashita Tadayuki, c'est d'ailleurs l'une des raisons qui ont suscité l'organisation du Business Forum annoncé lors de la rencontre de Tunisie et que les secteurs privés d'Afrique et du Japon ont fortement sollicité.

De nombreux domaines font l'objet d'un intérêt des chefs d'entreprise et porteurs de projets attendus à la Ticad 8, dont les technologies innovantes, en général, et le développement de drones, en particulier, à des fins notamment économiques et militaires.

Le Japon inquiet des entraves à la coopération

Tadayuki a aussi profité de l'occasion pour rappeler le rejet par le gouvernement du Japon des changements anti-démocratiques de pouvoirs, notamment en Afrique de l'Ouest. Il a même indiqué que si ce type de situation perdure, elle pourrait fortement entraver la coopération japonaise. D'autant plus que " le Japon se voit dans l'incapacité d'y envoyer des experts dans le cadre de la coopération avec des instances internationales", a expliqué Kato Ryuichi.

Du côté tunisien, Hédi Ben Abbès, président de la Chambre de commerce et d'industrie tuniso-japonaise, a précisé lors d'une conférence de presse organisée par la Chambre que les projets du secteur privé proposés par les Tunisiens seront présentés lors de cette huitième édition de la Ticad. Cette rencontre, tenue récemment, a été l'occasion pour la chambre de présenter un échantillon des projets retenus pour être présentés aux investisseurs japonais. Ben Abbès a indiqué que 225 dossiers ont été reçus, dont seulement 81 ont été retenus.

Ces derniers font partie de 7 secteurs-clés où la Tunisie peut offrir de la valeur ajoutée aux investisseurs japonais. Il s'agit des secteurs de la santé, de la digitalisation, de l'intelligence artificielle, de l'économie bleue, de l'infrastructure, de la formation, ainsi que des énergies renouvelables. De ces secteurs, 3 sont représentés par 75% des projets; il s'agit de l'intelligence artificielle, du digital et de l'industrie pharmaceutique. Le volume global d'investissement des projets proposés atteint les 2.7 milliards de dollars avec le potentiel de créer plus de 35 mille emplois.

"Pour la chambre, la Ticad commence le 29 août. Il s'agit de la date des travaux de suivi qui vont démarrer au lendemain de la clôture de la conférence. Une commission mixte entre les secteurs public et privé sera mise en place pour assurer le follow-up des projets", a assuré Ben Abbès.

Il est à rappeler que la Ticad 8 en Tunisie comprend également 26 événements parallèles, dont 14 activités officielles qui auront lieu du 19 août au 2 septembre en format hybride. Le vice-président de la Jica a aussi rappelé que les travaux de la Ticad 8 ont déjà commencé avec les séminaires sur l'intégration régionale et l'appropriation par l'Afrique de son propre développement, respectivement en juin et juillet 2022.

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