Afrique: Des médicaments qui tuent dans le continent

27 Août 2022

Les travaux de la 72e session annuelle du comité régional de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour l'Afrique se sont achevés vendredi à Lomé.

Cette session a permis d'engager des discussions et de finaliser les travaux du comité régional de l'OMS pour l'Afrique sur la stratégie sanitaire à adopter, notamment en matière de lutte contre les maladies non transmissibles graves, ainsi que sur l'élimination et l'éradication des maladies tropicales et à vecteur sur le continent africain. À l'ordre du jour a également figuré le renforcement de la mise en œuvre du plan d'action global pour la santé mentale et la protection contre les risques financiers associés, avec l'objectif de mettre en place une couverture sanitaire universelle et de poser les bases d'un cadre régional dédié.

Conscients des effets dévastateurs de la pandémie de COVID-19 sur des systèmes de santé fragiles, les Ministres de la santé ont adopté une nouvelle stratégie régionale, baptisée PEN-PLUS, qui consiste à lutter efficacement contre les maladies non transmissibles graves dans les centres de référence de santé primaire. En adoptant cette stratégie, les États-membres ont convenu d'atteindre, d'ici à 2030, 12 objectifs qui renforceront leurs capacités à prévenir, à se préparer, à détecter et à répondre aux urgences sanitaires. Ainsi, 80 % des États membres doivent disposer d'un financement prévisible et durable de la sécurité sanitaire, 90 % doivent mobiliser une réponse efficace aux urgences de santé publique dans les 24 heures suivant leur détection et tous les pays doivent disposer de 80 % de districts sanitaires dotés de programmes fonctionnels de prestation de services et de programme d'amélioration de la qualité.

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Une campagne de sensibilisation et de lutte contre la drépanocytose a également été menée durant cette session. Selon l'OMS, un millier d'enfants naissent chaque jour en Afrique avec la drépanocytose, ce qui en fait la maladie génétique la plus répandue sur le continent. La drépanocytose est également à l'origine de 8.403 décès enregistrés en 2019, soit une augmentation de 26% depuis 2000.

Les travaux du comité régional de l'OMS pour l'Afrique ont également été consacrés à la lutte contre les médicaments falsifiés de qualité inférieure (MFQI), en partenariat avec la Fondation Brazzaville. Actuellement, seuls 10% à 30% des médicaments prescrits et utilisés sur le continent africain sont fabriqués localement (McKinsey, 2020).

Trouver les moyens de lutter efficacement contre cette menace pour la santé publique, améliorer substantiellement l'accès des patients à des médicaments et à des soins de santé de qualité représentent autant d'enjeux sur lesquels ont échangé les parties prenantes durant l'événement parallèle : " Lutter contre les médicaments qui tuent en Afrique : une approche collaborative et intégrée ", organisé par le Ministère de la Santé et de l'Hygiène Publique de la République togolaise, appuyé par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et la Fondation Brazzaville, afin d'inviter les ministres membres de l'IDL à optimiser la coordination de la lutte contre les MFQI au niveau du continent et à faire des recommandations dans ce sens. Ce volet s'inscrit d'autant plus dans le prolongement de l'Initiative de Lomé lancée en janvier 2020, au cours duquel six chefs d'État et de gouvernement africains (Congo, Ghana, Niger, Ouganda, Sénégal et Togo) ont signé une déclaration politique s'engageant à lutter contre le trafic de MFQI.

Richard Amalvy, directeur général de la Fondation Brazzaville, a salué la pleine mobilisation des parties-prenantes durant cette séquence : " La Fondation est fière de se tenir aux côtés de la République Togolaise et l'Organisation Mondiale de la Santé depuis deux ans. Les engagements pris lors de l'Initiative de Lomé, ont permis de réunir les six pays signataires dans une lutte de chaque instant au service des habitants du continent Africains'.

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