Qui se cache derrière la série d'incendies de véhicules qui secoue la ville de Bouna, dans le Nord-est de la Côte d'Ivoire depuis un certain temps ? Pas de réponse précise pour l'instant.
« En une semaine, ce sont 9 véhicules dont des véhicules administratifs (en grand nombre) qui ont été brulés par des inconnues » rapportent des sources officielles. Actes de sabotage consécutivement à des règlements de comptes ou des alertes menant à des terroristes ? On ne peut en dire plus pour l'instance.
Toujours est- il qu'aucune piste n'est à écarter. Bouna est le chef -lieu de la région du Bounkani où l'activité économique autour de la noix de cajou est en pleine expansion. Sans oublier le commerce en tout genre avec les produits de contrebande, à l'image de Bondoukou dans la région du Gontoungo, Bouna est une ville frontalière d'avec le Burkina Faso et le Ghana.
« Simple règlement de compte ou alertes orientant vers des actes terroristes ne sont pas à écarter. Surtout que la région fait frontière avec le sud du Burkina Faso en proie au phénomène du terrorisme et du grand banditisme dans la bande frontalière très poreuse. Pour l'instant, à Bouna, nous dormons la peur au ventre face à la recrudescence des actes d'incendie. Attendons les résultats de l'enquête », nous a indiqué O. Sassan, habitant de Bouna et très au fait du sujet que nous avons joint par téléphone.
Soulignons que dernier incendie date du 26 Aout 2022. Le correspondant local de l'Agence ivoirienne de presse qui rapporte l'information, précise que c'est le véhicule du directeur de l'hôpital général de Bouna qui a été incendié par des inconnus, le vendredi 26 août 2022, peu avant minuit. Le véhicule personnel était stationné à la résidence du directeur, située en face de l'hôpital général, au quartier Limamso. Il était dans la cour arrière de la résidence entourée d'une grande clôture. « Au moyen de barres de fer abandonnés sur les lieux, les auteurs ont brisé le pare-brise du véhicule avant de mettre le feu au tableau de bord. Les flammes se sont propagées vers le moteur qui a été bousillé. L'incendie a été rapidement circonscrit du fait de la forte pluie qui s'abattait sur la ville », rapporte le confrère.
Dans les détails, la source ajoute que cette voiture porte à sept véhicules détruits dont deux véhicules administratifs. Un nombre qui a été revu à la hausse comme indiqué plus haut. Pour rappel, c'est au petit matin du vendredi 19 août 2022 que cette série noire a commencé. Un véhicule de type 4X4, en stationnement devant la résidence de son propriétaire au carrefour préfet du quartier Résidentiel de Bouna était en feu. À quelques mètres de là, un autre véhicule s'est également enflammé. Cinq autres véhicules avaient été incendiés, le mardi 23 août 2022. Aussi dans la nuit du 25 au 26 août un autre véhicule de type 4X4 a été emporté par le feu.
Indiquons qu'une enquête est ouverte pour mettre la main sur ces pyromanes afin qu'ils répondent de leurs actes. Pour les populations, il est grand temps que le gouvernement se penche sérieusement sur ce nouveau phénomène en cours ces derniers temps à Bouna, afin que des solutions soient trouvées pour restaurer la quiétude des habitants de Bouna. Une ville où la psychose gagne de jour en jour du terrain. Peut-être que les résultats des enquêtes des fins limiers de la police et de la gendarmerie vont situer les habitants de la capitale de la région du Bounkani. La population qui, est apeurée par l'insécurité, appelle le gouvernement à se pencher sérieusement sur ce nouveau phénomène qui trouble sa quiétude.
Le préfet interdit la vente de carburant dans les bidons
En attendant, le préfet de Bouna, M. Pkan Droh a pris une mesure forte : Interdiction de la vente de carburant dans les bidons. « Elle concernera pour l'heure la ville de Bouna uniquement. La question est en étude pour ce qui est des villages du département (…). J'ai demandé au responsable du ministère des Mines, du pétrole et de l'énergie à Bouna, de faire la liste de ceux qui ont besoin de carburant sur les chantiers, on va leur donner une autorisation, à part ces gens, personne n'aura du carburant », a expliqué l'administrateur civil à la presse locale.
Le préfet estime que « le carburant vendu au détail, dans des bidons ou bouteilles, est aujourd'hui utilisé à des fins négatives, notamment dans le cas des récents incendies de véhicules à Bouna. Ces incendies se sont déclenchés selon un même procédé. En effet, les auteurs aspergent de l'essence sur les roues avant du véhicule, y mettent le feu qui se propage rapidement vers le moteur, le détruit, avant que les flammes ne consument entièrement la voiture ».