Des affrontements ont éclaté dans la capitale libyenne dans la nuit de vendredi à samedi. Ils ont fait au moins 13 morts et 85 blessés, au dernier bilan. Plusieurs ambassades étrangères, ainsi que l'ONU, ont exprimé leur inquiétude sur une possible reprise de la guerre.
Des voitures brûlées, des façades criblées de balles, des immeubles en feu... Les rues de Tripoli étaient désertes samedi soir. Selon un journaliste de l'AFP, on n'y croisait que des miliciens et des colonnes de fumée noire s'élevaient dans le ciel après 24h de très violents combats à l'arme lourde et légère.
Des combats entre des groupes armés soutenant le gouvernement de transition dirigé par Abdelhamid Dbeibah et d'autres soutenant le gouvernement rival, basé à Misrata et dirigé par Fathi Bachagha, ont éclaté dans plusieurs quartiers résidentiels dans la nuit de vendredi à samedi.
Même les hôpitaux n'ont pas été épargnés : six d'entre eux ont été touchés par des tirs, selon le ministre de la Santé, qui a également déploré que les ambulances aient été empêchées de circuler.
Le gouvernement basé à Tripoli, issu en 2020 d'un processus parrainé par l'ONU, a dénoncé la " mise à exécution des menaces " des forces fidèles à Fathi Bachagha, soutenu par le maréchal Khalifa Haftar, de prendre le contrôle de la ville. Le bureau des médias de ce dernier a pour sa part accusé le gouvernement de Tripoli, " illégitime " selon lui, de " s'accrocher au pouvoir ".
L'ambassade américaine, la mission locale de l'ONU et le Qatar ont dénoncé cette reprise des combats, les plus graves depuis l'échec du maréchal Haftar, en juin 2020, de conquérir Tripoli, et un mois après des précédents affrontements qui avaient fait 16 morts, dont des civils, le 22 juillet.