Alger — En 60 années d'indépendance, la santé militaire aura accompli d'importantes réalisations et enregistré une présence effective sur le terrain sur tous les fronts et lors des différentes crises qu'a traversées le pays.
S'inspirant de l'expérience des médecins et infirmiers qui travaillaient sous la direction de l'Armée de libération nationale (ALN) durant la Révolution de libération, les services de santé militaire ont su acquérir les connaissances et l'expérience qui leur ont permis de suivre les évolutions qu'a connues la société algérienne et d'être aujourd'hui à la hauteur des missions qui lui sont confiées, qu'il s'agisse de la prise en charge des membres de l'Armée nationale populaire (ANP) ou des autres catégories de la société le cas échéant.
L'histoire de la santé militaire est liée à la Révolution de libération. En effet, malgré le manque de moyens humains et matériels, les médecins et infirmiers parmi les moudjahidine, armés de leur courage et de leur engagement, ont accompli des miracles dans le domaine de la prise en charge des membres de l'ALN et des moudjahidine blessés, mais aussi des autres citoyens, notamment dans les zones reculées.
Des principes perpétués par les membres de l'ANP grâce à l'intérêt majeur attaché par le Haut Commandement de l'Armée nationale populaire au renforcement de la cohésion nationale et à la consolidation du lien entre l'Armée et le peuple.
De plus, le plan de formation à l'étranger des spécialistes en médecine opérationnelle a permis de jeter les bases d'une école des officiers en santé militaire et de créer une école de formation paramédicale.
Les efforts se sont poursuivis pour aboutir à la création d'hôpitaux militaires universitaires, de cliniques régionales, en plus de l'Hôpital central de l'Armée, de l'Ecole nationale de santé militaire, de l'Hôpital militaire universitaire spécialisé, du Centre national d'expertise médicale du personnel naviguant (CNEMPN) et du Centre de transfusion sanguine de l'Armée.
Dans les années 1990, les services de santé militaire ont su s'adapter à de nouvelles menaces : terrorisme, armes nucléaires, épidémies et maladies émergentes et réémergentes.
Les services de santé militaire ont également prêté aide et assistance aux populations sinistrées lors des catastrophes naturelles qui ont touché l'Algérie.
Pôles d'excellence avec une formation dans plusieurs spécialités
Tenant compte des évolutions en cours dans la société et soucieux de développer la santé militaire, le Haut Commandement de l'Armée s'est attelé à la création et au développement de pôles d'excellence, notamment dans le domaine des techniques thérapeutiques dans plusieurs spécialités, dont la transplantation d'organes, tout en œuvrant au renforcement de l'expertise et de la formation des praticiens, contribuant ainsi à la réduction des transferts de patients à l'étranger et des coûts pour la Caisse nationale militaire de sécurité sociale (CNMSS).
Pour assurer une couverture sanitaire à l'ensemble des franges de la société, sept (7) établissements hospitaliers mixtes ont été créés dans le cadre du partenariat entre le ministère de la Défense nationale et celui de la Santé. Ces structures hospitalières sont implantées à Tindouf, Djelfa, Bordj Badji Mokhtar, Sidi Bel Abbes, Laghouat ainsi qu'à In Amenas qui a bénéficié dans le cadre de cette démarche d'un établissement hospitalier de santé de proximité.
Les services de santé militaire ont été renforcés par de nouveaux services pluridisciplinaires pour la prise en charge notamment des cancéreux, au niveau des différentes régions militaires. Le renforcement de la formation en matière de transplantation cellulaire, tissulaire et d'organes et le développement de la technique de télémédecine figurent parmi les réalisations enregistrées dans les rangs de l'ANP.
Les changements géostratégiques, les différents conflits, les catastrophes naturelles dues au changement climatique et le développement industriel sont autant de facteurs ayant dicté aux services de santé militaire l'impératif de s'adapter avec la nouvelle donne pour assurer les missions de soutien médical aux forces de l'ANP et aux victimes des catastrophes à travers le déploiement sur le terrain des unités chirurgicales spécialisées dans la réanimation et le rapprochement auprès des unités dispersées au niveau du territoire national.
Les éléments de l'ANP n'ont eu de cesse de marquer leur présence permanente et effective aux côtés du peuple pour gérer les secours, notamment durant les crises qu'a traversées le pays et durant la propagation du coronavirus.
Les staffs médicaux se sont consacrés durant cette situation épidémiologique à l'éducation sanitaire, la sensibilisation et la vaccination, à la fourniture des produits pharmaceutiques, des tests et du dépistage au profit des hôpitaux militaires ainsi que la création d'un stock pour parer à toute urgence.
Les unités de santé militaire ont participé à la campagne de vaccination anti-covid19 par le lancement de caravanes au profit des populations des zones reculées et éloignées dans les différentes régions militaires où des hôpitaux et des unités ont été affectés à l'opération de vaccination.
Pour venir en aide aux pays voisins, le Haut Commandement de l'ANP a chargé les services de santé militaire d'installer un hôpital de campagne au profit des réfugiés sahraouis à Tindouf pour leur assurer les prestations médicales tout au long de la propagation du coronavirus.
Les services de santé militaire veillent au soutien médical des forces et à la préservation de l'état prêt des unités et des formations sanitaires à travers l'amélioration permanente du niveau de formation, l'actualisation des connaissances et l'assurance d'une couverture sanitaire aux citoyens des zones rurales, éloignées et frontalières du Grand Sud ainsi que la poursuite de l'opération de lancement des hôpitaux mixtes.
Les mêmes services continuent à acquérir les équipements médicaux nécessaires et à installer des hôpitaux de campagne mobiles au profit des unités de combat tout en poursuivant l'opération d'équipement des patrouilles d'évacuation médicale d'urgence aérienne au niveau des aéroports.
