Algérie: Essais nucléaires - appels à une action "urgente et décisive" pour réduire les risques

Alger — L'humanité continue de réclamer avec insistance la fin définitive des essais nucléaires, mais le monde assiste aujourd'hui à une tendance contraire à cet objectif, selon les Nations unies qui exigent une action "urgente et décisive" pour réduire les risques.

S'exprimant à l'occasion de la Journée internationale contre les essais nucléaires - célébrée le 29 août de chaque année - le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a déclaré qu'en dépit de la grande attention accordée par les Nations unies à la question du "désarmement nucléaire", le monde assiste aujourd'hui à une tendance contraire à cet objectif, qui était stipulé dans le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).

Le chef de l'ONU a fait part de sa "déception" que la dixième Conférence d'examen des parties au TNP, tenue du 1er au 26 août, n'ait pas été en mesure de parvenir à un consensus sur un résultat concret et de profiter de cette occasion pour faire avancer le TNP et relever les défis urgents qui menacent la sécurité collective.

Le secrétaire général a déclaré que l'environnement international difficile et le risque croissant d'utilisation d'armes nucléaires - accidentellement ou par erreur de calcul - exigeaient "une action urgente et décisive".

L'Algérie, qui a adhéré au TNP le 12 janvier 1995, travaille sans relâche à l'entrée en vigueur de ce traité.

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Sahara algérien: les conséquences désastreuses des essais nucléaires de la France

Il y a 62 ans, la France faisait exploser sa première bombe atomique dans le Sahara algérien, la première d'une longue série d'essais nucléaires aux conséquences désastreuses sur la population locale et l'environnement.

Entre 1960 et 1966, la France a effectué 57 expérimentations et explosions nucléaires, à savoir quatre explosions aériennes dans la région de Reggane, 13 explosions souterraines à In Ikker, 35 essais complémentaires à Hammoudia, dans la région de Reggane, et cinq expérimentations sur le plutonium dans une zone à In Ikker, située à 30 km de la montagne où ont eu lieu les essais souterrains.

Selon des historiens et experts, ces essais nucléaires dans le Sud du pays restent parmi les pires crimes perpétrés durant 132 ans d'occupation destructrice et illustrent la politique génocidaire pratiquée par le colonisateur.

En octobre 2020, le directeur de l'Observatoire des armements français, Patrice Bouveret, a déclaré qu'une quantité inconnue de déchets nucléaires français en Algérie est toujours sur place, plus d'un demi-siècle après.

Le 5 janvier 2010, après une dizaine d'années d'actions menées par les associations de victimes des essais nucléaires français en Algérie et en Polynésie, le Parlement français a adopté une loi relative à la reconnaissance et à l'indemnisation des victimes des essais ou accidents nucléaires, dite Loi Morin.

En application de la Loi Morin, une procédure d'indemnisation est mise en place pour les personnes atteintes de maladies cancéreuses considérées comme radio-induites par les études scientifiques de référence et résultant d'une exposition à des rayonnements ionisants.

Un Comité d'indemnisation des victimes des essais nucléaires (CIVEN) a été mis en place. Cette autorité administrative indépendante a la compétence pour attribuer ou non des indemnisations pour les personnes atteintes de maladies résultant d'une exposition aux rayonnements des essais nucléaires français réalisés dans le Sahara algérien et en Polynésie française entre les années 1960 et 1998.

Au total, 1598 dossiers ont été enregistrés par le CIVEN entre le 5 janvier 2010 et le 31 décembre 2019. Selon un rapport de la Campagne internationale pour l'abolition des armes nucléaires (ICAN), seulement 49 dossiers proviennent de populations résidant en Algérie au moment des essais.

Si 75 propositions d'offre d'indemnisation ont été faites auprès de victimes civiles et militaires ayant séjourné en Algérie durant la période des essais, une seule victime "habitant en Algérie" a reçu une indemnisation en près de 10 ans, regrette l'ICAN.

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